Mevolhon Jean-Joseph-Marie

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- MEVOLHON Jean Joseph Marie* (Cruis (Basses Alpes), 11 juin 1760 – Cruis, 5 avril 1823), fils de François-Claude, maître chirurgien, et de Geneviève-Adélaïde Guinaud, se porte candidat et est nommé le 18 pluviôse par le district de Marseille. Il est alors employé dans l’administration du dit district, place qu’il demande à conserver jusqu’à son départ pour Paris.

Entré le 19 octobre 1775 à la maison d’Institution de l’Oratoire d’Aix-en-Provence, il y fait sa philosophie et entame une carrière enseignante dans la congrégation où il reste confrère : envoyé en octobre 1777 à l’école royale militaire de Tournon en qualité de maître d’étude, il exerce cette fonction à Marseille (1779), à Toulon (1780) avant d’être suppléant de pension à Lyon en 1781 puis, l’année suivante, régent de cinquième au collège de Riom. Il y enseigne successivement de la quatrième à la seconde (1783-1786), se rend à Tours en 1786 puis à Angers en 1787 toujours comme professeur de seconde. Professeur de rhétorique à l’école militaire de Vendôme en l’année suivante, il retourne au collège d’Angers en 1789 comme suppléant et, à l’occasion de la distribution des prix pour l’année 1790, y prononce un discours dans lequel il fait l’éloge de la Révolution. Assermenté à Angers le 27 janvier 1791, il enseigne comme professeur de rhétorique au collège de la ville jusqu’à la fermeture de l’établissement en 1793. Pensionné en qualité d’ex-oratorien depuis août 1792, il devient secrétaire en mai 1793 du Club des Amis de la Constitution d’Angers et se fait appeler depuis juillet « Civique-Penn Mévolhon ». Il propose en septembre de la même année au Comité de surveillance le projet d’une « école républicaine » où sera faite une large place « à l’instruction morale et politique ». Le programme de cette école privée établie en attendant « l’organisation de l’instruction publique », est inséré le 5 nivôse an II – 25 décembre 1793 dans Les Affiches – journal dont il est un des collaborateurs : au Cours primaire destiné à des élèves âgés de 10 ans au moins et sachant lire et écrire, seront enseignés « les principes de la morale, l’explication des droits de l’homme, l’étude approfondie de la langue française, la géographie ancienne et moderne, l’arithmétique, les éléments d’histoire générale, la Tableau de la Révolution française » ; au Cours supérieur réservé aux élèves de 14 à 18 ans, « la science du raisonnement, l’art d’écrire et de parler, les principes de la politique ». Signataire d’une adresse « fédéraliste » en mars 1793 puis « Montagnarde » en juillet suivant, il se fait délivrer vers la fin du mois de pluviôse en II (février 1794), peu avant la dissolution du Club d’Angers, un passeport pour les Basses-Alpes. Lui même expliquera plus tard, en l’an VII, que son école « devient nombreuse en peu de jours mais que le vandalisme m’obligea bientôt de la fermer » et que, se sentant « menacé moi-même », il préféra se retirer dans son pays natal.

Signataire de la pétition du 17 floréal, de retour de l’école normale, il se fait nommer à la chaire d’histoire de l’École centrale des Bouches-du-Rhône le 11 floréal an IV – 30 avril 1796 où il enseigne jusqu’à la fermeture de l’établissement, occupant durant quelques mois en 1799 les fonctions d’officier municipal à Aix. Il enseigne ensuite au Lycée de Marseille, d’abord les classes de quatrième et de troisième (1803-1805), puis les belles lettres (1806-1810) et enfin la rhétorique (1810) avant d’être nommé l’année suivante à la chaire de littérature française de la Faculté des Lettres de Toulouse dont il prend en charge le secrétariat. En 1813, il cumule ces fonctions avec celle de professeur adjoint de rhétorique au Lycée de la ville et demande, le 20 juillet, la liquidation de sa pension de retraite pour raisons de santé. Celle-ci est arrêtée à 3000 francs en décembre 1814. Il déclare alors se retirer à Cruis où, vraisemblablement, il décède en 1823.

On connaît de lui de nombreux écrits dont L’Australie ou projet d’établissement à Tahiti (1790, anonyme), un essai sur l’Influence des femmes dans l’ordre social, civil et politique écrit en 1788 et inséré en 1793 dans La Bibliothèque des Dames (Paris, 1793) et, en février 1793, « l’ouvrage le plus considérable » qu’il ait publié, un Calendrier du peuple franc pour servir à l’instruction publique rédigé par une société de philanthropes pour l’an III de la République.

Sources

[AD Bouches du Rhône – L 949 f. 67r, 92v, 177v ; L 478 ; 40 H 13 f. 200 ; AN – F17/9558 ; M 226 ; F17/1344/4 ; F17/1432 ; F17/21320 (dossier de retraite) ; Almanach de l’Université, 1812, p.267 ; C. Port, Dictionnaire biographique, t. 2, p. 669-670 ; F.N. Nicolet, L’École Centrale du département des Bouches du Rhône, Aix-en-Provence, 1913, p. 35-36, 71 ; B. Bois, La vie scolaire et les créations intellectuelles en Anjou pendant la Révolution, Paris, 1929, p. 46, 105, 123, 131-132, 169, 218, 225 et 239-240]