Mahérault Jean-François-René

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- MAHéRAULT Jean-François-René (Le Mans, 3 mars 1764 – Paris, 25 août 1846), fils de Jean-François et de Françoise-Jacqueline Montsallier, est nommé par le district du Mans par suite de l’annulation de nominations antérieures par le représentant du peuple Génissieu qui, le 4 frimaire, déclare préférer des pères de famille à des ex-prêtres et célibataires. Littérateur connu par divers opuscules publiés depuis 1789, il réside alors à Paris.

Élève du collège Louis le Grand à Paris (boursier du collège parisien du Mans), lauréat du Concours général de 1782 à 1784 (seconde et rhétorique), il est admis au concours d’agrégation de la Faculté des Arts de Paris en 1787 (section Belles-Lettres). Aussitôt après sa nomination, il supplée le recteur Dumouchel à la chaire de rhétorique du collège de La Marche, tout en répétant une classe de rhétorique au collège Louis-le-Grand où il avait fait ses études. Élu professeur d’humanités au collège de Montaigu en 1790, il y exerce jusqu’à l’extinction de l’Université de Paris. Il collabore au Journal de la Langue Française en 1791-1792. C’est lui qui répond, en lieu et place du principal Pierre Crouzet, malade, aux demandes formulées par la Commission d’instruction publique du département de Paris pour réformer  les études : celle-ci fait publier, en août 1793, le rapport, sous leurs deux noms, sous le titre Plan d’études provisoires. Les élèves étaient divisés en deux catégories, les enfants et les adolescents, chaque catégorie étant elle-même subdivisée en deux. Les cours prévus pour les enfants étaient répartis entre la grammaire française, la géographie, l’histoire ancienne, les mathématiques et la physique, chacun étant partagé en deux parties successives correspondant aux divisions. Les adolescents étudiaient l’histoire moderne, la littérature, les langues grecque et latine, l’éloquence, la morale sociale et politique, l’économie rurale, commerciale et industrielle. L’ensemble de l’enseignement était prévu pour durer de quatre à six ans. Marié le 5 pluviôse an II (25 janvier 1794) avec Marie-Françoise-Dorothée Prévost, il est prévu le 18 ventôse an II (8 mars 1794), comme professeur d’histoire, de mythologie et de géographie pour l’un des instituts qui devaient être créés à Paris et qui ne virent jamais le jour, l’institut de la Montagne. En vendémiaire an III, il entre comme employé dans les bureaux de la Commission exécutive de l’Instruction publique sous la direction de Garat qui l’y a appelé.

L’école normale fermée, il revient dans les bureaux de l’Instruction publique au Ministère de l’Intérieur et il y demeure au moins jusqu’en 1799 : il a en charge l’École militaire de Liancourt dont il a été nommé sous-directeur le 8 vendémiaire an IV (30 septembre 1795), l’École polytechnique et, en 1797, l’Institut national des Colonies, fondé par l’abbé Coisnon pour l’éducation des enfants de couleur et installé dans l’ancien collège de La Marche. C’est lui qui a rédigé, dès le 20 messidor an III (8 juillet 1795), la pétition des principaux et professeurs des ci-devant collèges de Paris demandant à la Convention nationale de statuer sur leur sort : « Si nous n’avons pas été employés dans la formation des nouvelles écoles, c’est une singularité dont nous avons le droit d’être surpris ». Il est par ailleurs nommé professeur de langues anciennes aux Écoles centrales de Paris (Panthéon), d’où il passe, comme professeur de belles-lettres au lycée Napoléon (actuel lycée Henri IV). Appuyé par le ministre F. de Neufchâteau qui le juge « excellent comme professeur, comme employé et comme républicain », il cumule de 1798 à 1809 ses fonctions de professeur à Paris – fonctions dont il se démet en 1809 par suite d’une hémiplégie – avec celles de commissaire du gouvernement près le Théâtre Français ; place qu’il conserve jusqu’au 3 février 1813. Le 24 octobre 1809, sa pension est fixée à 2400 francs, soit 80% de son traitement, bien qu’il ne compte que 20 années de service : cette faveur lui est accordée par le Grand-Maître en raison de la maladie qui le met, depuis cinq ans, « dans l’impossibilité de remplir ses fonctions ». En 1820, il proteste contre la retenue de 5% qui est faite sur sa pension pour abonder un fonds des pensions : « Je ne puis vouloir assurer l’existence de mes collègues qui se retireront aux dépens de la mienne, chacun sent ses propres besoins, et charité bien ordonnée commence par soi-même. »

Sources

[AD Sarthe – L 152 ; Archives de l’Université de Paris, registre 96 ; AN – F/17/1342 ; AN – F/17/21217 (dossier de retraite) ; J. Guillaume, Procès-verbaux, t. II, p. 404 ; ibid., t. IV, p. 633, t. V, p. 115-116, t. VI, p. 418-420, 740. Desportes, Bibliographie du Maine, 1844 ; Biographie universelle Ancienne et Moderne, tome 72, 1843 ; Desportes, Bibliographie du Maine, 1844 ; D. Rebut, Un élève du collège de l’Oratoire du Mans (Palmarès du lycée du Mans, 1904 ; La Comédie Française 1680-1980, catalogue de l’exposition, p. 353 ; Prosopographie de C. Kawa]