Jeudy-Dugour Antoine

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- JEUDY-DUGOUR Antoine (Nohanent, 29 janvier 1766 – 1840), fils d’un notaire de Nohanent, est nommé le 6 nivôse par le district de Clermont. Homme de lettres, il est alors marié depuis le 12 vendémiaire (3 octobre 1794) à Miss Clarisse Olivier, institutrice des enfants de Lord Edouard Onslow installé en Auvergne.

Élève du collège oratorien de Riom, il entre chez les Pères de la doctrine chrétienne et devient professeur d’histoire et de belles-lettres au collège de la Flèche où il se trouve en 1789 lorsqu’il quitte l’enseignement pour se rendre à Paris. Il y publie plusieurs livres : Histoire publique et secrète de Henri IV (Paris, 1790), Coup d’œil philosophique sur l’Histoire de France (Paris, 1791), Nouvelle Rhétorique française à l’usage des jeunes demoiselles (Paris, 1792), Mémoire justificatif pour Louis XVI (Paris, 1793).

L’école normale fermée, il demeure à Paris où il se fait libraire et publie une Histoire de Cromwell (Paris, an III) dont il fait hommage au Comité d’instruction publique le 24 germinal (13 avril 1795). Candidat près l’École centrale du Puy-de-Dôme « pour l’histoire philosophique des peuples et l’économie politique », il est nommé le 4 prairial an IV – 23 mai 1796 mais démissionne 9 thermidor suivant pour se rendre à Paris où « des affaires indispensables » l’attendent. Il y achète le 30 prairial an V – 18 juin 1797 une librairie rue Serpente et commence par éditer en 12 volumes une Collection des meilleurs ouvrages qui ont été publiés pour la défense de Louis XVI roi des Français, puis une traduction de Lettres de Platon (Paris, an V / 1797). Professeur d’histoire aux écoles centrales de Paris en 1800, il signe une « Notice sur la vie et les écrits de l’abbé Rozier » publiée en tête du tome X du Cours complet d’agriculture ou Dictionnaire universel d’agriculture et, en 1801, une traduction des Lettres politiques, commerciales et littéraires sur l’Inde de Taylor. En 1804, lorsque le Duc de Richelieu parti en Russie est nommé gouverneur général de la Nouvelle Russie, Jeudy-Dugour le suit et se voit proposer une place de recteur de l’Université de Kharkov qu’il refuse au motif qu’il ignore la langue russe. Nommé professeur d’histoire à la dite Université, il y enseigne en français et en latin et publie une Critique et défense de l’Histoire (1807) puis Des Révolutions opérées dans l’état social au 15e siècle (1809). Il opte en 1812 pour la naturalisation et se fait désormais appelé De Gouroff, sujet d’Alexandre III. Auteur en 1816 de La Civilisation des Tartares Nogaïs dans le midi de la Russie européenne, il est chargé l’année suivante par l’impératrice Marie d’une enquête sur le fonctionnement des établissements de charité dont il tire un Mémoire sur l’état actuel de l’hôpital impérial des pauvres malades à Saint-Pétersbourg (Saint-Pétersbourg, 1817). Devenu conseiller d’État titulaire de plusieurs charges au ministère des Finances et au Ministère de l’Intérieur, il est nommé en 1823 professeur d’histoire et de littérature à l’Université de Saint-Pétersbourg. Il prononce à cette occasion un discours sur La Direction donnée à l’enseignement dans les Universités dans lequel il écrit : « Ce serait une grande erreur que de faire consister la civilisation dans le progrès des lumières. On prendrait alors l’effet pour la cause, car les lumières supposent la civilisation et se répandent par ses bienfaits, c’est-à-dire par l’ordre, la sûreté, le respect de la propriété, en un mot par le règne des lois. » De retour d’un voyage d’étude sur les solutions apportées au problème des enfants illégitimes et des enfants trouvés en Europe (Cassel, Londres, Paris, Clermont-Ferrand et Genève), il est élu recteur de l’Université de Saint-Pétersbourg en 1825 et prononce l’année suivante un discours sur L’Influence des lumières sur la condition des peuples. En congé à Paris en 1829, il met frauduleusement en vente des copies de manuscrits de Diderot appartenant à Catherine II. Auteur en 1839 de Recherches sur les enfants trouvés, dont la préface donne de nombreuses indications autobiographiques, il se retire à Odessa où il décède l’année suivante.

Sources

[AD Puy-de-Dôme – L 3699 ; L 2193 ; L 2194 ; J. Guillaume, 6, p.75 ; L. Pérol, « De l’Auvergne à Odessa. La destinée de Jeudy-Dugour (1766-1840) », Dix-Huitième Siècle, 25, 1993, p. 355-368]