Vieillard-Boismartin Antoine

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- VIEILLARD-BOISMARTIN Antoine* (Paris, 11 mars 1747- Saint-Lô, 13 janvier 1815), fils de Louis-Alexandre Vieillard, docteur-régent de la Faculté de médecine de Pariset, médecin juré du roi au Châtelet, et d’Angélique Cousicault, fille de Jacques, échevin de la capitale, est un des candidats inscrits auprès du district de Saint-Lô. Il est nommé le 21 frimaire.

Élève du collège de Navarre à Paris, il en est chassé en 1765 pour avoir écrit la tragédie d’Almanzor qui ne sera représentée que six ans plus tard en 1771 sur le théâtre de Rouen. Après des études de droit, il est en 1772 avocat au Conseil Supérieur de Bayeux (qui, dans la réforme Maupeou se substitue au Parlement de Rouen), puis, au retour des Parlements, avocat au Parlement de Normandie, à la Cour des Aides et au présidial de Rouen. Il connaît la célébrité en plaidant dans l’affaire de Jacques Verdure, père accusé d’infanticide, qu’il parvient à faire acquitter en 1789 par un jugement rendu aux Requêtes de l’Hôtel. Élu maire de Saint-Lô en novembre 1790, il devient l’année suivante accusateur public près le Tribunal criminel de Coutances, ce qui lui vaut des inimitiés. Réélu maire de Saint-Lô en novembre 1792, il est révoqué le 19 nivôse an II (8 janvier 1794) lors de l’épuration de la municipalité par le représentant en mission Bouret pour avoir ostensiblement porté le deuil de Louis XVI et être soupçonné de « fédéralisme ».

Signataire des pétitions du 24 germinal et du 5 floréal, il se retrouve comme orateur d’une petite députation d’élèves à la barre de la Convention venus présenter la pétition du 17 floréal où ils sollicitent le paiement de leurs indemnités et de leurs frais de voyage. L’école normale fermée, il demeure quelque temps à Paris puisqu’il revient, le 30 floréal (19 mai 1795), à la barre de la Convention : en tant qu’ancien maire de Saint-Lô, il y dépose des pièces qui dénoncent les agissements de Goyre-Laplanche, député de la Nièvre, resté fidèle à la Montagne, lorsque celui-ci était représentant en mission à Saint-Lô : il a pillé de fond en comble la maison qui avait été réquisitionnée pour son logement, maison dont le propriétaire était alors incarcéré et qu’il a retrouvée vide à sa libération. Parlant un « langage qu’il n’a pas craint de parler à Carrier, ni à Laplanche lui-même au milieu de son armée », Vieillard-Boismartin conclut son intervention en rappelant que « le règne de la vérité commence au moment où le crime n’ose plus braver ses regards, et le châtiment atteindra indistinctement tous les coupables, quel que soit le poste sublime où ils avaient été élevés ». Nommé par suite de la loi du 3 brumaire an IV – 25 octobre 1795 membre du jury d’instruction primaire pour l’arrondissement de Saint-Lô, il est élu en 1797 haut juré à la cour de Vendôme, élection annulée à la suit du coup d’état du 18 fructidor (4 septembre 1797). Il a publié cette même année (an V) une tragédie en cinq actes Théramène ou Athènes sauvée qui est une évocation, sous le voile de la tyrannie des Trente Archontes, du Comité de Salut public et du 9 Thermidor. Nommé en 1799 commissaire du pouvoir exécutif près le tribunal de première instance de Saint-Lô, il devient ensuite procureur impérial jusqu’en 1806, date à laquelle il est destitué. Jouissant d’un revenu estimé à 6000 francs, il est nommé maire de Saint-Lô en 1811, une fonction qu’il exerce toujours au moment de son décès en 1815.

Sources

[W. Marie Cardine, tome 1, p. 333, 335, tome 2, p. 126 ; P. Dupuy, p. 134 ; AN - D XXXVIII, 1, dossier 11 ; F17/9558 ; J. Guillaume, .5, p. 592 (20 ventôse) et 608 (26 ventôse) ; L. Bergeron, G. Chaussinand-Nogaret (ed.), Grands Notables du premier Empire, t. 14, Manche… (par A.Guillemin), p. 43-44]