Paillet Hippolyte

De Ecole normale de l'an III
Aller à : navigation, rechercher

Found a typo? Just edit it.

Notice

-- PAILLET François-Hippolyte (Versailles, paroisse St-Louis 1er juin 1759-Paris, 25 février 1824), fils de Albert-François, officier au Gobelet-vin du Roi, et de Marie-Charlotte Messant est nommé le 12 pluviôse (30 janvier 1795) par le district de Versailles en remplacement de Dessalles révoqué. Il est alors, depuis le 26 décembre 1794, l’un des « commissaires artistes employés à la Bibliothèque Nationale de Versailles » où il est chargé de l’inspection et de la conservation des manuscrits. Sa carte de sûreté, qui date de décembre 1792, indique qu'il habite rue du Bouloy (actuelle rue de Sèvres) à Paris. Il s'est marié le 13 janvier 1793 à Versailles avec Marguerite Victoire Cachelièvre, âgée de 24 ans, native de Versailles et fille de Pierre, musicien. Il est un militant actif de la section de l'Unité et il devient en l'an II un agent exécutif de la Commission du commerce et approvisionnements de la République, envoyé dans les districts de Vitry-sur-Marne (Marne), Troyes, Arcis-sur-Aube et Bar-sur-Aube pour inviter les habitants à contribuer à l'approvisionnement de la capitale. Il lance d'ailleurs une adresse à ceux-ci le 2 messidor an II (20 juin 1794: "Les habitants de cette ville ne peuvent qu’avec peine s’y procurer de quoi vivre. Le pauvre ouvrier, l’honnête artisan, cette classe d’hommes si précieuse à l’Etat par les services qu’elle lui rend, sont principalement ceux qui ont le plus à souffrir dans cette pénurie générale[…] Vos bestiaux et vos poules vous donnent abondamment du beurre et des œufs  ; eh bien  ! que chacun de vous vienne, selon ses moyens, au secours de nos Frères de Paris. Qu’il porte à la Maison commune de son endroit la quantité de ces aliments qu’il voudra leur vendre  ; que les maisons communes fassent respectivement entre elles, de ces envois partiels un envoi général au chef-lieu de leurs cantons, pour que ces derniers les transmettent à leur tour aux administrateurs du district et alors Paris se trouvera soulagé et approvisionné dans un genre de vivres dont il importe tant au pauvre de ne pas manquer [...] Celui qui fait son bonheur privativement à celui des autres n'est qu'un égoïste dangereux, un méchant digne du mépris et de l'indignation des gens de bien". 

Sous l'Ancien Régime, il réside à Paris depuis 1784 et, en 1789, il est "maître de chambre", c'est-à-dire maître de quartier au collège d'Harcort, en même temps qu'il dispose de la survivance de la charge de son père qui à cette date, est huissier de salle au service de la Bouche du Roi. Il a songé, après le traité de Paris qui clôt la guerre d'Indépendance américaine, à émigrer aux Etats-Unis puisqu'il écrit le 17 mai 1783 une lettre à Benjamin Franklin où il lui fait part de son souhait de ne plus être à la charge de ses parents, lui dit que les voyages ont été le chemin de la sagesse pour Lycurgue, Solon, Thalès et Platon et lui demande de bien vouloir lui assurer une place.

L’école normale fermée, il est arrêté en prairial an III mais libéré le 26 du même mois (14 juin 1795). Il devient, en octobre 1796, bibliothécaire de l’École centrale et poursuit sa carrière de conservateur de la bibliothèque municipale jusqu’à ce qu’il soit dénoncé au préfet de Seine-et-Oise par Louis-Paul Le Cordier de Bigars, marquis de La Londe, nouveau maire de Versailles à partir de 1816, « comme l’un des révolutionnaires par principe qui se sont le plus prononcé contre le gouvernement de notre légitime souverain et de la famille royale ». Démissionné, il bataillera durant quatre années pour obtenir de la municipalité une pension de retraite. Il est inscrit dans les Almanachs de l'Université de 1812 et 1813 comme professeur de grammaire 1ère année au lycée de Versailles. Il a publié en 1806 une Description physique de la forêt de Fontainebleau et en 1810 des Etudes sur l'Énéide de Virgile à l'usage des lycées et collèges.

Sources

[AD Seine-et-Oise - 2 LK 11 ; V. Haegle, Histoire de la bibliothèque municipale classée de Versailles : inventaire et analyse des archives, ENSSIB, Mémoire d’étude pour le Diplôme des conservateurs de bibliothèque, avril 2008, p.39-40]