Libes Antoine

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- LIBES Antoine (Béziers (Hérault), 1er juillet 1752 – Paris, 25 octobre 1832), pressenti le 1er frimaire est nommé le 3 frimaire par le district de Toulouse. Rédacteur du Journal révolutionnaire de Toulouse avant le 9 thermidor an II – 30 juillet 1794, il enseigne alors la chimie à l’Institut Paganel.

Prêtre et professeur au collège de Béziers en 1773, il y enseigne la philosophie jusqu’à sa nomination d’abord provisoire (1780) puis définitive le 20 novembre 1782 à la chaire de philosophie du collège royal de Toulouse où, agrégé de l’Université, il se trouve encore le 6 mars 1791 lorsqu’il prête serment à la Constitution civile du clergé.

Le 5 floréal an III (24 avril 1795), alors qu’il suit les cours de l’école normale, il fait l’hommage à la Convention d’un ouvrage destiné aux « jeunes amateurs de la physique », qui « est le fruit d’un long travail et d’une longue expérience dans l’art d’étudier et d’enseigner les sciences ». Il s’agit des Leçons de physique chimique ou Application de la chimie moderne à la physique publié sans lieu ni date. Le 10 floréal, le Comité d’instruction publique inscrit à son procès-verbal la mention civique de l’hommage et renvoie le livre à la Commission exécutive pour « faire un rapport sur son degré d’utilité ». L’école normale fermée, il demande, le 20 prairial an III – 8 juin 1795, aux représentants du peuple composant le Comité d’instruction publique de prolonger son séjour dans la capitale : « Le district de Toulouse m’a nommé élève de l’École normale. J’ai accepté cette place et je profite de mon séjour à Paris pour faire imprimer un ouvrage qui est le fruit d’un long travail et d’une longue expérience dans l’art d’étudier et d’enseigner les sciences. Le premier volume à pour objet la physique chimique. Il est actuellement sous presse, et je regrette de ne pouvoir vous en offrir dans ce moment que six feuilles, qui pourront cependant vous mettre à même de juger de son mérite et de son utilité. J’ai publié dans les journaux de physique, années 1791, 1792, 1793, différents mémoires physico-chimiques qui ont obtenu le suffrage des savants. Voilà mes titres pour vous demander de l’emploi à Paris, jusqu’à ce que j’ai conduit à son terme un ouvrage de longue haleine. Si on eût ouvert un concours pour les chaires des Écoles centrales, je me serai présenté avec quelque confiance au combat. » Nommé à Paris le 11 thermidor an IV – 29 juillet 1796 professeur de physique à l’École centrale de la rue Saint-Antoine, il publie en 1800 une Théorie de l’élasticité et en 1802 un Traité de physique en 3 volumes. Marié avec Marie Malagon, père de famille, il accède à la chaire de chimie du Lycée Charlemagne où il se trouve encore lorsqu’il est mis en retraite le 7 novembre 1815. Savant reconnu, auteur d’un Nouveau dictionnaire de physique (3 volumes en 1808); d’une Histoire philosophique des progrès de la physique en 4 volumes (1811-1814) et d’un ouvrage sur Le monde physique et le monde moral (1815), il mobilise alors ses anciens élèves et collègues (la plupart professeurs émérites aux collèges de Béziers, de Toulouse et Paris-Charlemagne) pour justifier de 42 années de service au sein de l’instruction publique : « j’ai fouillé dans tous mes papiers […] quant aux pièces propres à constater ma nomination à la chaire de professeur à l’Université de Toulouse, j’ai l’honneur de vous déclarer que je ne puis les produire. Il me semble que le témoignage de quatre hommes connus qui ont suivis mes cours à Toulouse ne peut paraître équivoque ». De même, le maire de la commune de Villeneuve lès Béziers lui annonce « qu’il n’a pas été possible de découvrir les registres du collège de Béziers » mais que les « notaires de Béziers ont assuré que le certificat [des actuels professeurs au dit collège] était aussi bon que s’il avait été rédigé par un de ces Messieurs ». Sa pension est finalement liquidée le 3 octobre 1816 à hauteur de 2500 francs pour 35 années de services reconnus de 1780 à 1815. Décédé à Paris en 1832, sa veuve reçoit le 26 février 1833 une pension de réversion de 830 francs. Elle-même décédée le 27 novembre 1835, Mme F. Simmonet née Libes, « fille d’un vieux savant mort sans fortune » se manifeste le 30 novembre suivant comme unique héritière et prétendante à un secours extraordinaire.

Sources

[AD Haute-Garonne – L 4260 f. 138 v°-140 v° ; L 992 pi. 59-60 ; L 1008 ; 2 D 3 ; AN – F17/1358 ; F17/1431 ; F17*2182 n°420 ; F17/21184 (dossier de retraite) ; C 340 d. 1631 f.31 ; J. Guillaume, t.4, p.152 et t.6, p.274 ; O. Devaux, La Pique et la Plume, l’enseignement à Toulouse pendant la Révolution, Toulouse, 1988, p. 36, 54]