Leger Claude

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- LEGER Claude (La Grange-aux-Bois, 1er mars 1762 – 27 mars 1826), fils de Jean-François, manouvrier et de Marguerite Detiaque, fille d’un équarisseur en bois, est nommé le 2 frimaire par le district de Sainte-Menehould. Membre de la société populaire de Sainte-Menehould depuis le 27 brumaire an II – 17 novembre 1793, il est alors administrateur du district.

Né d’un père qui s’enrichit progressivement dans le commerce du bois (il est dit « marchand » au mariage de Claude), il a un frère aîné, Jean-Baptiste, également prêtre et qui est en 1789 professeur au collège de Sainte-Menehould. Lui même, sous-diacre en 1786, a été ordonné prêtre en décembre 1787 et est maître-ès-arts, ce qui veut vraisemblablement dire qu’il a fait son quinquennium dans une université, sans doute celle de Paris, puisque, au moment de sa nomination au lycée de Bruxelles en 1803, il est dit ancien élève du collège de Sainte-Barbe. Vicaire à Sainte-Menehould en 1789, il prête serment le 21 janvier 1791 devant le conseil général de la commune et fonde quatre jours plus tard une société patriotique et littéraire qui deviendra la société populaire de la ville. En même temps, il est nommé par le Directoire du département commissaire en mission pour surveiller les différentes administrations (municipales, cantonales et de district). Il est élu curé constitutionnel de Vienne-le-Château le 8 mai suivant après avoir refusé la cure de la Croix-en-Champagne. Président de l’assemblée primaire du canton pour les élections de juin 1791 et de septembre 1792, il organise en 1793 la Société populaire de Ville-sur-Tourbe, dont il devient le premier président élu le 6 ventôse en II – 24 février 1794. Il se marie le 19 frimaire an II (9 décembre 1793) à Vienne-le-Château avec Marie-Anne Huguenin, native de Varennes et fille d’un marchand domicilié à Stenay : de cette union naîtront deux fils : Émile le 28 thermidor an III (15 août 1795) à La Grange-aux-Bois et Théodore à Châlons-sur-Marne le 22 nivôse an VI (11 janvier 1798), dont les prénoms renvoient directement aux romans d’éducation de Rousseau et de Madame de Genlis. Il abdique ses fonctions sacerdotales le 23 décembre 1793. Il est, après thermidor, tout comme son frère Jean François, négociant à Châlons-sur-Marne, compté au nombre des « terroristes ».

De retour de l’école normale, il est nommé le 4 germinal an IV – 25 mars 1796 professeur d’histoire à l’école centrale de la Marne et se fait rédacteur avec son collègue E.M.F Mathieu du Journal du Département de la Marne, journal républicain et constitutionnel. Initiateur de la théophilantropie qu’il introduit à Châlons le 28 janvier 1798 et où il tient le rôle de « grand-prêtre », il est écarté de la Marne par sa nomination le 30 fructidor an XI – 17 septembre 1803 au lycée de Bruxelles. Il y exerce « avec assiduité » comme professeur de belles-lettres jusqu’à la fin de décembre 1809, époque à laquelle il est nommé professeur de rhétorique à Mayence. Marié, père de deux enfants, membre du Conseil académique de Mayence depuis décembre 1812, il rentre en France au cours de l’année académique 1813-1814, le lycée de Mayence ayant été transformé en hôpital en novembre 1813, et demande le 8 juillet 1814 une pension de retraite : « les circonstances actuelles ne me laissent presque aucune chance d’être bientôt réintégré dans des fonctions analogues à celles que je remplis depuis 18 ans dans l’instruction publique ». Il est mis en non-activité avec un traitement de 1000 francs le 30 décembre suivant. Sa pension de retraite est liquidée quatre ans plus tard à 1000 francs pour 21 années et 9 mois de services reconnus. Il déclare alors fixer sa résidence en Montmorency en Seine-et-Oise.

Sources

[AD Marne – 2 E 315/2, p. 294 (BMS La Grange-aux-Bois) ; 2 E 315/3, p. 22-23 (Naissances La Grange-aux-Bois) ; 2 E 735/14, p. 16-17 (mariages Vienne-le-Château) ; 2 E 119/58, p. 57-58 (Naissances Châlons-sur-Marne) ; 5 L 9 ; 8 L 57 ; AN – F17/1429 ; F17*/2181 f. 25 ; F17/21130 ; A. Millard, Le clergé du diocèse de Châlons-sur-Marne. La Révolution, Châlons, 1903, p. 112, 123, 491 ; G. Clause « Un journal républicain de l’époque directoriale à Châlons-sur Marne… », Mémoires de la Société d’agriculture …de la Marne, 90, 1975, p. 276, 279-80 ; G. Clause « De la théorie à la pratique pédagogique… », Études champenoises, 4, 1979, p. 68-69 ; Francis Dubuisson, « Le parcours cahoteux de deux prêtres d’Ancien Régime Claude (1762-1826) et Jean-Baptiste Léger (1756-1834) », Mémoires de la société d’agriculture… de la Marne, 115, 2000, p. 131-152]