Lacoste Guillaume

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- LACOSTE Guillaume? (Gramat, 24 juin 1766 – Laroque-des-Arcs, 1er juin 1844), fils de Baptiste, tailleur, et de Marguerite Besson, est nommé le 15 frimaire par le district de Figeac en remplacement de J.P. Puniet, démissionnaire.

Signataire de la pétition du 2 germinal, de retour de Paris, il s’inscrit au registre des candidats à l’école centrale du Lot pour les chaires d’histoire naturelle et de langues anciennes et se présente le 11 nivôse an IV – 1er janvier 1796 pour subir « un examen sur l’histoire naturelle ». N’étant pas retenu, il ouvre cette même année à Cahors une maison d’éducation particulière et un pensionnat qu’il dirige avec l’abbé Besseire. En 1804, l’institution érigée en école secondaire communale accueille 250 élèves dont 90 pensionnaires auxquels une dizaine de maîtres enseignent « les langues latines et françaises, la géographie, l’histoire et les mathématiques ». Formellement nommé par décret impérial du 8 pluviôse an XI – 28 janvier 1803 directeur de l’établissement, il déclare lors de la consultation de 1808 vouloir faire partie de l’Université impériale à laquelle il accède par sa nomination le 17 octobre 1812 à la place de professeur de quatrième au lycée de Cahors. Peu avant cette nomination, un rapport préfectoral le décrivait comme « Très capable de son emploi. Sujet distingué par ses connaissances. Chef d’école depuis la suppression de l’ancien collège royal de Cahors. Peu ami des nouvelles institutions et du régime de l’Université qui contrarie ses intérêts. Mœurs et habitudes douces et honnêtes ; célibataire ; bon fils et bon frère. Il est du plus grand secours à sa famille avec laquelle il partage le fruit de son travail et de ses épargnes. » Il enseigne comme maître d’institution à Cahors jusqu’en décembre 1814, date de sa nomination à la place de professeur de seconde année de grammaire au lycée de Pau. Nommé le 19 octobre 1815 censeur des études au collège royal de Cahors, il accède le 6 novembre 1817 à la place de proviseur de l’établissement. Un de ses anciens élèves se souvient qu’à cette époque il portait un « costume semi-ecclésiastique, une longue et large redingote noire ouvrant sur un gilet à fleur et un jabot de blanche mousseline, des culottes courtes, des souliers à boucles et la perruque à queue supportant un chapeau haut de forme au sommet évasé. » Fait Chevalier de l’ordre de la Légion d’honneur en 1821 puis Officier de l’Université le 5 juillet 1825, il est mis à la retraite en septembre 1828 avec une pension liquidée à 1500 francs pour 25 années de services reconnus ; ce contre quoi il proteste : « Je me vois réduit, quoiqu’encore plein de force et d’activité, à une pension alimentaire qui ne saurait suffire à ma subsistance et à celles d’une mère octogénaire et d’une sœur d’un âge avancé. Encore, si toutefois il est impossible de rapporter l’arrêt qui vient de me frapper, votre excellence, avait daigné m’honorer du titre de proviseur en congé, d’une inspection, ou d’une place convenable, je serais moins humilié, et plus rassuré sur l’avenir, lorsque les infirmités, compagnes de la vieillesse, viendront m’affaiblir. » Cette décision de mise en retraite mobilise une dizaine de conseillers généraux du Lot qui, par une délibération prise en date du 19 septembre et une pétition adressée le 25 à la Duchesse de Berry, entendent soutenir celui qui « contribua puissamment à conserver dans ces contrées, pendant les temps de proscription et de terreur, les doctrines religieuses et monarchiques, ainsi que le goût des saines études ». De même, un de ses anciens élèves, professeur d’histoire en l’académie de Paris, rappelle dans une lettre de soutien, que « ses connaissances étendues et sa longue expérience l’appelèrent en 1815 à une fonction plus digne de ses talents, et dans le mois de février de cette année, l’université le nomma censeur à Pau. À cette époque malheureuse, M. Lacoste chargé de son père et de sa mère, d’une sœur et d’un frère dont il avait été constamment l’appui, donna un bel exemple de dévouement à la famille auguste qui nous gouverne : il refusa de signer le fameux acte qui la proscrivait et il aima mieux perdre la fonction de censeur qu’à peine il exerçait à Pau que de trahir les princes auxquels il a toujours été si dévoué. Le courage de M. Lacoste ne demeura pas sans récompense ; après la seconde restauration, monseigneur le duc d’Angoulême voulut qu’un citoyen aussi généreux dirigea le collège royal de Cahors et l’Université s’empressa de confirmer un choix qu’avaient appelé de leurs vœux tous les habitants royalistes du Lot ». Nommé proviseur honoraire le 10 octobre 1828, il décède célibataire à Sainte Marguerite, commune de Larroque, en juin 1844 en laissant sa sœur Honorine et sa nièce Marie héritières de sa maison, terre, vignes et grange (5400 francs), de son mobilier (100 francs) et de l’arrérage de sa pension d’état en qualité d’«ex-proviseur » (225 francs).

Auteur en 1808 d’un petit Essai historique sur la ville de Cahors, dédié à M. Lagarde, maire de cette ville, il laisse aussi de nombreuses notes et six volumes d’un important manuscrit sur l’histoire ancienne du Quercy entreprit sur les conseils de son compatriote J.F. Champollion-Figeac qui le fit nommer en 1811 membre correspondant de la Société des sciences et des arts de Grenoble.

Sources

[AD Lot – L 346 f. 52 ; L sup. 754 f. 3v° ; L sup. 47 ; 1 T 2 ; 1 T 3 ; 1 T 13 ; 1 T 89 ; 4 E 1756 ; 3 Q 426 f. 105v°-106r° ; 3 Q 1108 n° 433 ; BM Grenoble ; AN – C 338, dossier 1597 ; F17/2494 ; F17/1426 ; F17/21040/2 ; Almanach de l’Université, 1812, p.115 ; M. Malinowski, Biographie de G. Lacoste, Cahors, 1874, 15 p. ; B. Paumes, Le collège de Cahors, Cahors, 1905, p. 235, 246-247, M. Erasme, « À propos de la biographie de l’historien G. Lacoste », Bulletin de la Société des Études du Lot, t. 103, 1982, p. 99]