Jezequel Jean-Marie fils

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- JÉZÉQUEL Jean-Marie (Morlaix, paroisse St-Martin 20 juin 1767

- Morlaix, 3 septembre 1846), fils de Maurice, commerçant et de Marie-Hyacinthe Jac est nommé le 15 frimaire par le district de Morlaix.

Commis à Morlaix avant la Révolution, il a fait partie du bataillon de 300 fédérés envoyés à Paris par le département du Finistère pour protéger la Convention nationale des terroristes ceux-ci partis le 23 janvier 1794 arrivent dans la capitale à la mi-février, participent à des opérations de maintien de l'ordre lors des émeutes de subsistances et y demeurent jusqu'en mars avant d'être revenus dans le Finistère en mai. Suspecté de fédéralisme au début de l’an II et assigné à comparaître comme témoin devant le Tribunal révolutionnaire de Brest, il entre le 23 pluviôse (11 février 1794) à la société populaire de Morlaix avant d’être nommé, le 25 messidor suivant (13 juillet 1794) par le représentant du peuple Prieur de la Marne instituteur de langue française et agent national de la commune de Carantec. Il est d'ailleurs dénommé "instituteur national" à Carantec lors de son mariage à Morlaix avec Marie-Perrine Le Glas le 8 thermidor an II. Dans le Livre de vie qu'il rédige à la fin de son existence vers 1845, il reconnaît qu'il éprouvait à l'égard des villageois une forme de dédain: "Comment vais-je me trouver là parmi des paysans, des hommes brutes avec lesquels il me sera impossible de vivre, moi surtout habitué à la société.Et les vivres! Manger de la soupe au “blonec”, au gros lard! Et mon entretien! ma chambre! la faire faire par une fille qui aura la gale? Et puis, que ferai-je là-bas dans l'intervalle de mes leçons?" Arrivé sur place, il avoue qu'il a été très mal accueilli par les habitants d'autant plus qu'il loge au presbytère, alors que le village abrite l'ancien curé, réfractaire, qui exerce clandestinement le culte. Lorsqu'il monte en chaire un dimanche pour expliquer aux habitants le sens de sa mission d'instruction, il a pris soin de de disposer autour de l'église un détachement de canonniers en stationnement dans la commune pour obliger ses auditeurs à l'entendre jusqu'au bout. L'altercation qu'il a avec le sonneur de cloches pour interdire toute sonnerie ne plaide pas non plus pour des relations apaisées, surtout lorsqu'il décrit l'office sans prêtres: "trois ou quatre imbéciles s'affublaient de chasubles et chantaient ou plutôt beuglaientl'office: intrït, gloria, credo, etc. sans savoir ce qu'ils disaient".On peut donc émettre quelques doutes sur les succès dont il se targue et il quitte Carantec, où il ne reviendra pas, dès floréal an III, après la mort de son épouse, qui venait d'accoucher d'un enfant mort-né. A son décès en 1846, Jean-Marie Jézéquel, qui était franc-maçon, est dit ancien huissier. Il n'est pas sûr qu'il se soit rendu une seconde fois à à Paris pour aller à l'Ecole normale: les fragments conservés de son Livre de vie n'en soufflent mot.

Sources

[AD Finistère – 100 J 543 ; 26 L 147 ; 26 L 59 n°174 ; E dépôt 1373, BMS Morlaix 1767-1776, image 30 (baptême); 3 E 188 registre des mariages de Morlaix an II, images 106-107 (mariage);3 E 36 registre décès Carantec an III, images 7-8, décès, le 2 floréal d'un enfant mort-né, fils de Jean-Marie Jézéquel et, le 3 floréal de Marie-Perrine Le Glas, épouse de Jean-Marie Jézéquel. 3 E 188 registre des décès de Morlaix 1846, acte no 317, image no 364. J. Savina "Les fédérés du Finistère (décembre 1792-mai 1793" La Révolution française, t. 65, juillet décembre 1913, p. 193-224; L. Ogès, L’instruction dans le Finistère pendant la Révolution, s.d., p. 58 ; L. Ogès, « Les mémoires inédits de J.M. Jézéquel », Télégramme de Brest, 21-29 août 1954 ; D. Bernard, « Procès des administrations du département du Finistère devant le Tribunal de Brest », Cahiers de l’Iroise, t. 8, 1961, p. 210-213 ; J. Darsel (ed.), L’homme qui croyait en la République : livre de vie de J.M. Jézéquel (1767-1846), Morlaix, 2000 [édition établie à partir de la copie d'un manuscrit aujourd'hui perdu: sur les fédérés du Finistère, p. 17-54; sur sa carrière d'instituteur à Carantec, p. 81-91]; Côme Simien, Le maître d'école du village au temps des Lumières et de la Révolution,Paris, 2023, p. 307-308]