Guerin François-Pallade-Angélique

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- GUERIN François-Pallade-Angélique* (Saintes, 6 septembre 1765 - ), est désigné le 16 frimaire par le district de Marennes. Assesseur du juge de paix, il réside alors à La Fraternité, ci-devant Saint-Pierre-d’Oléron, où il a été autorisé par le représentant en mission Joseph Lequino à exercer les fonctions d’officier municipal par ce motif que « malgré qu’il ait été prêtre, il n’a rien de commun avec les vices qui caractérisent plusieurs d’entre eux ».

Diacre au début de la Révolution, il est nommé par le Directoire du département professeur de quatrième au collège de Saintes le 14 mars 1791. Il prête serment quatre jours plus tard, se fait ordonner prêtre par l’évêque constitutionnel de la Charente-Inférieure (Etienne Robinet) le 23 avril 1791, Samedi saint, puis élire curé constitutionnel de la paroisse Saint-Pierre d’Oléron par l’assemblée de Marennes. Le 27 brumaire an II – 17 novembre 1793, il abdique ses fonctions sacerdotales, ses « minutieuses fonctions ridicules inventions de la tyrannie », et brûle ses lettres de prêtrise, ses « petits hochets de la superstition ». Libre et républicain, il épouse le 15 ventôse an II (5 mars 1794) Marie-Madeleine Meaume, fille d’un ancien négociant devenu receveur de l’enregistrement à Saint-Pierre d’Oléron, dont il aura trois fils.

Signataire de la pétition du 17 floréal, l’école normale fermée, il reprend jusqu’au 15 brumaire an IV (6 novembre 1795) les fonctions d’officier municipal chargé de dresser les actes d’état civil, exerce quelques années le métier de négociant puis, après messidor an VII, se rend à Paris. Séparé de son épouse, il y enseigne dans la pension de Mr Pâté, rue de Picpus, au faubourg Saint-Antoine, lorsqu’il demande le 20 novembre 1803 sa réintégration dans ses fonctions sacerdotales. Il affirme dans sa supplique au cardinal Caprara, avoir exercé le ministère « en prêtre aussi sage et zélé » qu’il lui a été possible, « jusqu’au moment où il fallut opter entre la cessation des fonctions sacerdotales et la mort ». Il y raconte qu’après une consultation des autres prêtres, il a décidé, avec eux, d’abandonner ses fonctions ecclésiastiques et qu’il a déclaré à la municipalité s’abstenir de tout ministère, exerçant seulement les fonctions d’assesseur du juge de paix : « La mort m’eût moins effrayé que la déportation. Ce que l’on nommait alors de ce nom terrible était un long et affreux martyre. Les vaisseaux chargés des victimes étaient sous nos yeux, la douleur et les angoisses prolongées des martyrs affligeaient sans cesse ma vie et déchiraient mon cœur. Pourquoi craignis-je les tourments ? » Ayant épousé une « demoiselle de famille respectable », il a cherché à ne pas s’avilir « entièrement », et n’aurait vécu avec elle que « le moins de temps possible ». Immédiatement après la Terreur, il rappelle qu’il est parti pour Paris où il se livra « tout entier à l’étude ». Il obtient en 1804 sa réhabilitation dans le ministère sacerdotal.

Sources

[AD Charente-Maritime – L 347 (213) p. 112 ; 2 E 400/62 et 400/63 ; AN – F/19/881 ; AF IV 1899 d.10 p.24 ; X. Maréchaux, n° 2005 ; A. Anfrun, « Les Meaume à Saintes, à Saint-Jean-d’Angély, à La Rochelle et dans l’Île d’Oléron », Bulletin de la Société des archives historique de la Saintonge et de l’Aunis, 7, 1887, p. 77 ; P. Lemonnier, « Les ordinations de M. Robinet évêque constitutionnel de la Charente Inférieure », Revue de Saintonge et d’Aunis, 40, 1923, p. 289]