Duplaquet Charles

De Ecole normale de l'an III
Aller à : navigation, rechercher

Found a typo? Just edit it.

Notice

-- DUPLAQUET Charles* (Cérisy, 27 juillet 1767 – Douai, 16 avril 1828), fils de Charles, agriculteur, et de Geneviève Prévost, est proposé le 23 frimaire aux représentants Jean-Baptiste Lacoste et Roger pour être nommé par le district de Saint-Quentin. Agent national de la commune de Saint-Quentin, il écrit immédiatement au Comité d’instruction publique « qu’il a été appelé par l’administration du district de Saint-Quentin à l’École normale établie par la loi du 9 brumaire dernier, mais qu’au moment de se rendre à son poste, les représentants du peuple Lacoste et Ducos l’ont retenu pour le nommer administrateur du district de Valenciennes. Il expose que les fonctions administratives sont au dessus de ses forces et prie le Comité de bien vouloir le mettre en réquisition en qualité d’élève de l’école normale. » Le 26 nivôse suivant, sa nomination, ainsi que celle de Charlet, est dénoncée par les Représentant du peuple près les Armées du Nord qui se plaignent au Comité d’Instruction Publique du fait que Charlet et Duplaquet « se sont soustraits » à leur nomination au district de Valenciennes pour venir à l’école normale.

Engagé au début de la Révolution comme chasseur à cheval au 6e régiment, il trouve à s’employer en mars 1792 comme commis au district de Saint-Quentin où il devient en 1793 chef des bureaux ecclésiastiques et des contributions avant de succéder à son cousin Quentin aux fonctions de secrétaire-greffier de la municipalité de Saint-Quentin. Secrétaire de la Société populaire locale, il rédige, fait imprimer et voter le 9 juin 1793 une adresse « fédéraliste » visant à défendre les Girondins accusés des échecs militaires de 1793 et mis hors la loi : « Que penser de ceux qui par les menaces et par la violence sont parvenus à étouffer la voix qui allait peut-être déclarer des vérités importantes pour la liberté et le salut public ? Le voile est déchiré, quels sont les hommes qui dominent maintenant à Paris ? Ne sont-ils pas les usurpateurs, établissant par la force et la terreur une autorité illégitime ? » L’adresse est interceptée à Laon et l’ensemble des signataires sont immédiatement mis en arrestation. Incarcéré à la prison du Bornival, Duplaquet est relaxé le 9 thermidor an II.

Signataire aux côtés de Charlet de la pétition du 2 germinal, de retour de l’école normale, il est nommé le 22 brumaire an IV – 13 novembre 1795 commissaire du directoire exécutif près l’administration municipale du canton de Saint-Quentin, ce dont il se félicite par une lettre au ministre daté du 6 frimaire suivant (27 novembre) : « Je suis pénétré de l’importance des fonctions qui me sont déléguées, je saurai les remplir avec une fermeté inébranlable. J’ai embrassé et défendu avec énergie la cause de la liberté et de l’égalité depuis 1789. Mes principes n’ont pas changé et mon courage est le même […] Les moyens de persuasion et de douceur sont les premiers qui se présenteront à mon esprit, mais je ne laisserai jamais avilir l’autorité qui m’est conférée et toutes les fois que la fermeté sera nécessaire, la mienne sera inébranlable. Le fanatisme, le royalisme, et l’anarchie sont un triumvirat infâme que je poursuivrai sans relâche, etc. ». Remplacé le 25 thermidor an V – 12 août 1797 par son cousin Charles Vincent, lui-même remplace au sein de l’administration du Département son autre cousin Quentin élu député aux Cinq-Cents puis trouve à s’employer à Paris comme secrétaire particulier du Ministre de la Police. Nommé contrôleur des contributions directes à Saint-Quentin, il exerce cette fonction jusqu’à ce que son cousin Quentin essaie en vain de lui obtenir une place à la sous-préfecture de Saint-Quentin. Nommé sous-préfet à Boulogne, il obtient la sous-préfecture de Saint-Quentin après mars 1814 et avant le retour du Roi qu’il sollicite et dont il obtient une place de sous-préfet à Douai (Nord) où il décède célibataire au mois d’avril 1828.

Sources

[AD Aisne – L 1767* f. 40 ; L 614 ; L 1763 ; J 1424 ; AN – C 338, dossier 1597, F17/9557, pi. 6717, F17/9558, let. 156 ; Y. Baradel, notice dasn L. Bergeron et G. Chaussinaud-Nogaret (ed.), Grands notables du Premier Empire, tome 11, Haut-Rhin, éditions du CNRS, 1984, p.26-27 ; M. Sévérin, « Charles Vincent Duplaquet. Un destin exceptionnel », Mémoires de la Fédération des Sociétés d’histoire et d’archéologie de l’Aisne, 34, 1989, p. 149-152]