Drulhe Jean-Augustin

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- DRULHE Jean-Augustin (Villefranche-de-Rouergue, 27 août 1761 -), fils de Jean-Charles, marchand-drapier et procureur du Roi, et d’Angélique Masenc, frère du Conventionnel Philippe Drulhe, est nommé à l’unanimité des suffrages le 6 frimaire par le conseil d’administration du district de Villefranche. Il est alors sans emploi depuis sa destitution de ses fonctions d’agent national le 25 vendémiaire (17 octobre 1794) par un arrêté des représentants Perrin et Goupilleau.

Ancien élève du collège de Villefranche, membre de la congrégation de la Doctrine Chrétienne (il enseigne en 1785 la rhétorique au collège de l’Esquille à Toulouse), il est prêtre et professeur de troisième quand il prête, avec l’ensemble de ses collègues, le serment à la Constitution civile le 20 février 1791 puis, le 2 octobre 1792, celui de Liberté-Égalité. Membre de la société populaire locale, il est élu le 2 décembre suivant substitut du procureur de la commune de Villefranche. Désigné comme professeur de seconde au collège de la ville le 1er avril 1793, de nouveau assermenté en mai, il devient procureur de la commune le 27 brumaire an II – 17 novembre 1793 et se trouve en charge, le 19 frimaire an II – 9 décembre 1793, de dresser de concert avec les membres de l’administration du district le « tableau des citoyens susceptibles d’exercer dignement les fonctions publiques ». Auteur d’un discours « exaltant le patriotisme des Sans-Culottes » (Ancourt) le 23 frimaire suivant, il est sommé de choisir entre ses fonctions de procureur et d’ « instituteur » au collège. Il opte pour cette dernière position tout en accédant aux fonctions d’agent national. Auteur d’un plan d’études pour le collège où il enseigne « la déclaration des Droits de l’homme et du citoyens, l’histoire et la géographie », il est maintenu dans ses fonctions d’agent national par le représentant du peuple P. Paganel (8 ventôse an II – 28 mars 1794). Il déclare le 17 suivant vouloir s’appeler « purement et simplement ‘Drulhe’ » et non plus « Phocion ».

Alors qu’il se trouve à Paris, par suite de la dénonciation d’un dénommé Combrettes, les membres de la société populaire de Villefranche décident à l’unanimité de l’exclure le 28 ventôse (18 mars) pour avoir « fabriqué et fourni au représentant du peuple Paganel en mission dans l’Aveyron des notes calomnieuses sur divers reclus qui avaient toujours conservés l’estime de leurs concitoyens. » Il est en outre décidé que le procès-verbal de cette séance sera envoyé aux représentants du peuple près l’école normale pour demander sa destitution. De retour de l’école normale il rejoint d’abord son condisciple et ex-confrère de la Doctrine Chrétienne R.D. Ferlus à l’ex-école militaire de Sorèze avant de s’établir comme instituteur à Castelsarrasin. Il écrit le 3 floréal an IX (23 avril 1801) au préfet du Tarn afin de récupérer sa pension ecclésiastique et signale opportunément que son frère, membre du Corps législatif, s’est déjà entretenu de cette affaire avec le ministre qui aurait promis d’écrire au préfet pour régler son cas favorablement : « Il n’est pas de sacrifices que je n’aye fait pour la chose publique, j’attends avec impatience la nouvelle organisation de l’instruction nationale pour pourvoir à l’entretien d’une femme et des enfants ; en attendant cette heureuse époque, j’inspire à quelques élèves qui me sont confiés l’amour de la patrie et l’obéissance aux lois d’un gouvernement juste et bienfaisant. ».

Sources

[AD Aveyron – 10 L 5 f. 50v ; AD Tarn – L 622/50 ; A. Ancourt, Une vieille famille villefranchoise, Drulhe, 1341-1843, Villefranche, 1942, p. 50-55 ; A. Ancourt, « Contribution à une étude sur les sociétés populaires de Villefranche », Procès-verbaux de la Société Littéraire, 14 juin 1962, p. 30 ; J. Fabre de Massagual, L’École de Sorèze de 1758 au 19 fructidor an IV (5 septembre 1796), Toulouse, 1958, p.56]