Discussion:Beauroche Georges

De Ecole normale de l'an III
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-- BEAUROCHE Georges* (Juillac, Corrèze, 23 novembre 1770- ), fils de Joseph Joyet sieur de Beauroche , avocat et juge de Saint-Bonnet et Chabrignac et de demoiselle Anne-Catherine Donèves, est nommé le 27 frimaire par le district d’Avignon. Ayant commencé des études de médecine et coopéré aux journaux de Marat , il est enrôlé comme volontaire du cinquième bataillon de la Corrèze. En garnison à Avignon, il est l’auteur le 30 messidor an II (18 juillet 1794) d’un discours sur l’autel de la patrie en l’honneur des martyrs de la Révolution Joseph Barra et Joseph-Agricol Viala : « A quoi nous servirait le sang de nos héros, / Nos larmes, nos douleurs et cinq ans de travaux, / Si notre cœur, touché d’une pitié barbare, / Nous faisait détourner les coups qu’on vous prépare ! / A vous qu’on voit armés des feux du Vatican, / A vous que l’on croyait, par une erreur bizarre, / D’un autre sang que nous, d’un mérite plus rare, / A Vous qui prétendez dans vos cruels desseins,/ Monter de crime en crime en crime au rang de souverains, / Contre vous, avec nous la nature conspire. » De passage à Montpellier avec un convoi sanitaire, il dénonce à la société populaire "le peu de soin que l'on prend pour soulager les malades en route" (séance du 24 frimaire an II-14 décembre 1793). mais il est bientôt incarcéré pour des propos imprudents tenus en présence de son logeur soit sur la fausseté des nouvelles transmises par les journaux parisiens, soit sur l'inefficacité de son bataillon (25-26 frimaire an II-15-16 décembre 1793);

Signataire de la pétition du 2 germinal, de retour de l’école normale, Il est admis le 13 floréal an IV (2Mai 1796) à l'Ecole de santé de Montpellier. Il est en même temps versificateur puisque il fait imprimer en l'an V chez G. J. Tournel neveu, une scène lyrique trié des Nuits de Young, Young à Montpellier, musique du citoyen Fournier. Il se lance dans le journalisme en publiant Le Mois de Germinal ou Feuille des Assemblées primaires, feuille éphémère (28 mars 1797-23 avril 1797, 14 numéros), puis le 13 floréal an V (2 mai 1797) le Journal des départements du Midi ou Suite du Mois de Germinal, journal tout aussi éphémère puisqu'il ne dure que jusqu'au n° 17 du 9 messidor an V (16 juin 1797). Ces deux feuilles sont vigoureusement anti-jacobines, participant à la légende noire de la Terreur, dénonçant les "buveurs de sang", la seconde proposant même une "traduction nouvelle du Miserere" qui associe la Révolution la fin des temps et dénonçant "la confusion des langues qui règne parmi les gouvernants". Déféré le 4 messidor (22 juin 1797) devant le jury d'accusation du département de l'Hérault, pour le n°14 de son journal où il attaquait les ministres de la Justice et de l'Intérieur, il est acquitté. Il quitte Montpellier après un second échec pour le passage dans la deuxième classe de l'Ecole de santé en vendémiaire an VI (octobre 1797). Il publie en l'an VIII à Paris une Epître à Bonaparte, puis devient professeur de belles-lettres à l’École centrale d’Anvers. Il est membre fondateur de la Société d'émulation d'Anvers, créée le 5 messidor an IX (24 juin 1801  ; il y lit un poème intitulé Les dangers de l’Athéisme (publié la même année à Paris, Barrau, libraire rue des Poulies, n°211) où "il expose et combat avec force le système désespérant de Lucrèce, à l'adoption et à la propagation duquel il attribue les maux innombrables dont la France a été affligée, par l'effet de la justice divine, dont la colère paraît apaisée, depuis que, par les heureux changements opérés par la dernière Révolution, la République peut se féliciter du retour de la paix et de cette sainte religion, qui admet la connaissance, la reconnaissance et le culte d'un Dieu vengeur du crime et rémunérateur de la vertu ". Avec le poème Vaucluse consacré à La Fontaine de Vaucluse et publié la même année, il revient à une veine poétique célébrant la nature, l'amour, Laure et Pétrarque et semble annoncer son prochain mariage: "Le temps vole; je crains de jouir trop tard / Hier j'étais enfant, je suis presque un vieillard: / Sophie! a tes beaux jours je vais joindre ma vie/ Ta beauté renaîtra dans une autre Sophie; / Tous deux, nous donnerons des vertus à son coeur / Des instants au plaisir et des jours au bonheur." En l'an IX, il est membre associé-correspondant de la Société libre des sciences lettres et arts de Paris

Sources [AD Vaucluse – 3 L 7* f. 173 ; A.D. Corrèze, E DEP 94/GG 5, BMS Juillac 1769-1775, vue 72; AN – C 338, dossier 1597 ; Procès-verbal de la fête qui eut lieu dans cette commune d’Avignon le 30 messidor en l’honneur de Barra et Viala, Avignon, chez Alphonse Bérenguier et Cie, imprimeurs de la municipalité, s.d. [1794];; Actes et Mémoires de la Société d'émulation établie à Anvers, Première année, an IX, p. 31 et 128-136; Règlement de la Société libre des Sciences, Lettres et Arts de Paris, Paris, an IX, p. 24; Gilles Feyel (dir.), Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution 1789-1799 La presse départementale, Ferney-Voltaire, Centre international d'étude du XVIIIe siècle, 2016, notices n° 594 et 598, p. 450-452 et 459-460]