Dellard Antoine-Joseph

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- DELLARD Antoine-Joseph (Cahors, paroisse St-Pierre, 8 mai 1759 – c.1834), fils de Barthélemy, "agrimenseur" (arpenteur) et de Marianne Conté, pressenti le 1er frimaire, est nommé le 3 frimaire par le district de Toulouse. Il y enseigne alors depuis 1793 la minéralogie.

D'abord clerc tonsuré, il passe ses grades utriusque juris à l'université de Toulouse du baccalauréat au doctorat entre 1781 et 1783. Professeur de philosophie au Collège de Cahors d’octobre 1783 jusqu’en 1786 puis, lauréat de la chaire de philosophie, à la Faculté des Arts de l’Université de Poitiers de 1786 « jusqu’aux troubles de la Révolution » (1791). Un certificat de la dite Université atteste qu’il « a exercé avec distinction à l’avantage de ses élèves et à la satisfaction publique les fonctions de professeur de logique et de physique ». ll est en 1786 membre de la loge cadurcienne des "Elus de Chartres". Ordonné prêtre le 28 août 1789, il prête serment le 4 février 1791, puis exerce comme curé constitutionnel de Saint-Pierre de Livron de mai 1791 au moins jusqu'à août 1792, date où l'on observe ses dernières signatures sur les registres paroissiaux.. Il devient ensuite vicaire épiscopal constitutionnel à Cahors (Lot) avant de se rendre, abdicataire, à Toulouse.

L’école normale fermée, il enseigne à partir de floréal an IV (avril-mai 1796) à Versailles (Seine-et-Oise) où il est nommé professeur de chimie à l’École Centrale. Il publie en 1800 des Observations sur les écoles centrales, où il défend vigoureusement les nouveaux établissements contre les reproches, à son sens, exagérés qui leur sont faits. Il y propose des aménagements pour améliorer leur fonctionnement: accès des élèves à un âge plus précoce, ouverture de pensionnats, distribution méthodique des différentes branches d'études selon un ordre plus rigoureux, les écoles centrales devant devenir les pépinières de l'Ecole polytechnique. Il se marie à Versailles le 20 nivôse an VIII (10 janvier 1800) avec Perrine-Élisabeth Legrain (née à Alençon en 1753, fille d'un avocat au bailliage et présidial d'Alençon et veuve de François Puech qui était, sous l'Ancien Régime, garde du Roi en la Prévôté de l'Hôtel)). L'un des témoins du mariage est François-Hippolyte Paillet, bibliothécaire de l'École centrale, qui fut son condisciple à l'École normale. Il divorce l’année suivante, à la date anniversaire de son mariage (20 nivôse an IX-10 janvier 1801). Le 1er brumaire an XIII - 23 octobre 1804, il se porte candidat une place de professeur au lycée de Versailles et obtient la garde du dépôt de physique et du laboratoire de chimie où il donne quelques cours publics jusque au 15 décembre 1806, date à laquelle il est nommé par décret impérial professeur de mathématiques au lycée. Par deux fois, le 15 novembre 1803, puis le 24 octobre 1805 il adresse au Cardinal Caprara la même supplique pour être relevé de l’excommunication encourue. Le décret obtenu lui permet d’envisager de reprendre le ministère, si le scandale était réparé, son évêque ordinaire juge qu’il peut le faire sans heurter la population. Docteur ès sciences, célibataire, il est provisoirement puis définitivement nommé professeur de physique et de chimie au lycée de Gand (Escaut) le 14 décembre 1809 : « J’étais professeur à Versailles en 1810, lorsque l’organisation des lycées fut remaniée et les mutations qui eurent lieu à cette époque ne me furent point favorables. On me transporta d’un établissement de 1re classe situé aux portes de Paris, dans un établissement de deuxième, en pays conquis. C’était un traitement injuste où que n’exigeaient pas du moins les intérêts de l’université. J’avais été attaché à l’école centrale du département de Seine-et-Oise par deux hommes célèbres dont j’étais estimé, MM. Lemonier et Montalivet et je n’étais pas dans Versailles un homme destitué de toute considération. Mon changement devait me paraître d’autant plus amer que l’avantage dont jouissait le lycée dont j’allais cesser de faire partie d’être considéré comme un lycée de Paris extra muros était dû, j’ose le dire, à mes idées et à mes soins. Ce lycée, dans sa création, n’était qu’un lycée de second ordre. » (Lettre au Ministre de l’IP, 18 juillet 1814). Il enseigne à Gand jusqu’à la Restauration, époque à laquelle, « privé par l’effet des circonstances de la chaire que j’occupais au lycée de Gand », il demande par une lettre du 28 avril 1814 sa mise à la retraite. Liquidée au mois de juillet suivant, sa pension annuelle et viagère se monte à 1200 francs en raison des 31 années de services publics qui lui ont été comptées. Professeur émérite, il écrit en 1822 que, « par suite d’affaire de famille », il s’en retourne à Cahors « et là d’autres convenances m’obligent à reprendre les fonctions du sacerdoce que j’avais abandonnées depuis longtemps ». Résidant à Paris, hôtel d’Orléans, il se manifeste auprès de l’administration de l’Instruction publique le 24 juillet 1834 pour présenter les « Titres d’Antoine Joseph Dellard, professeur émérite pour réclamer un supplément de pension sur la caisse universitaire. 1° âge de 76 ans. 2° patriote pur de 89, ce qui veut dire qu’il seconda de tous ses efforts le triomphe des principes de l’époque et que son patriotisme ne sortit jamais des limites où tout sentiment de liberté doit rester pour que l’appui des honnêtes gens ne lui manque jamais. 3° envoyé à l’école normale en 1793 de compagnie avec M Laromiguière membre de l’Institut et professeur à la faculté des arts de Paris. 4° auteur en 1798 d’une lettre que l’abbé Maury était censé écrire aux membres du comité législatif de cette époque qui était chargé de revoir toutes les lois rendues en matière de culte. M. Roederer goûtait beaucoup l’esprit et les principes de cette lettre. Il mentionna honorablement dans son journal d’économie politique. 5° auteur, en 1800, d’une brochure sur l’organisation des écoles centrales. Il en fut fait une mention honorable dans le Moniteur et le Journal de Paris. Le premier consul en avait reçu un exemplaire sur papier vélin. Il le renvoya dans les bureaux de l’Instruction publique. M. Campenon, aujourd’hui membre de l’Académie française, était alors chef du bureau où cet exemplaire arriva. 6° auteur à Vienne où il était transitoirement en 1806 d’une pièce de vers sur la mort de l’impératrice Marie Thérèse, sœur de notre reine chérie. Cette pièce sera imprimée à cause de certains faits inconnus qui s’y rattachent et qui ne doivent pas rester ignorés : l’empereur d’Autriche, pour récompenser l’auteur d’avoir recommandé au gouvernement des Pays-Bas à l’effet de favoriser une entreprise dont le résultat aurait été la fondation à Gand d’un collège sur le pied de notre Sorèze. La réunion de la Belgique à la Hollande fit avorter tous ces plans. 7° auteur en 1828 d’une brochure contre le pouvoir absolu que les évêques exercent dans le sanctuaire. M Bertin de Vaux donna de grands éloges à ce petit ouvrage. Voir le journal du 14 décembre de cette année. 8° peines et chagrins éprouvés en ces derniers temps par suite de son libéralisme. Prendre pour cet effet des informations auprès de Mr le ministre de l’intérieur dans les bureaux duquel est une enquête solennelle qui en dépose. Consulter de même M. le préfet actuel du département. ».

Sources

[AD Haute-Garonne – L 4260 f. 138v-140 v ; AD Lot – D 12 ; AN – F17/1344/1 ; F17/1425 ; F17/20562 (dossier de retraite) ; AF IV 1901 d11 p.4 ; J. Guillaume, 6, 516 ; Almanach de l’Université, 1812, p.97; X. Maréchaux, notice n° 1173 ; B. Paumès, Le collège royal et les origines du lycée de Cahors, Cahors, 1907, p. 260 ; L. N. Berthe, Dictionnaire des correspondants de l’Académie d’Arras, Arras, 1969, notice n° 310, p. 78]