Dauzat Louis-Raymond

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- DAUZAT Louis-Raymond jeune* (Ile Saint-Domingue, p. Sainte-Anne-de-Limonade, 9 octobre 1771 - Bordeaux 21 avril 1842), d’une nombreuse famille qu’il dit en 1838 « ruinée par la révolution de Saint-Domingue », est nommé le 24 frimaire par le district de Mont Unité (Saint-Gaudens) où il exerce alors comme « instituteur ». Il s’était déjà rendu à Paris à la fête de l’Unité et de l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793 comme représentant du canton d’Aurignac.

Signataire de la pétition du 17 floréal, de retour de l’école normale, il est d’abord maître de pension à Toulouse en 1797, puis directeur d’une institution particulière à Saint-Bertrand de Comminges à partir de 1803 et demande, le 5 floréal an XII – 25 avril 1804, par une pétition au citoyen Lakanal que son « collège » soit érigé en école secondaire communale. L’institution est transformée en collège communal en 1810 et Dauzat en est nommé principal. Nommé en 1811 principal du collège de Castelsarrazin, il passe, avec les mêmes fonctions au collège communal d’Albi, puis est nommé en 1822 inspecteur de l’Académie de Bordeaux. Son rêve est d’obtenir la croix de la Légion d’Honneur et de devenir recteur : comme il l’écrit au ministre le 10 avril 1832 : « Resterai-je donc, Monsieur le Ministre, le seul fonctionnaire de l’Académie de Bordeaux qui, depuis dix ans, quoique faisant le service le plus actif, n’aurait mérité aucune récompense ? S’il en était ainsi, je pourrais craindre qu’on ne vît en cela une sorte de défaveur attachée à ma personne. » Le préfet de la Gironde, lui, fait observer que « bien que les opinions de M. Dauzat paraissent favorables au gouvernement central, il ne les a cependant jamais manifestées d’une manière assez énergique pour que l’on ne s’étonne de le voir l’objet d’une distinction aussi signalée ». Refusant en 1838 une mutation à Montpellier, il fait jouer tous ses appuis pour échapper à une mise à la retraite forcée en 1841 : Raymond-Théodore Troplong, conseiller à la Cour de Cassation, écrit ainsi le 23 août de cette année à Villemain qui est son collègue à l’Institut : « Il y a quatre ans environ que l’âge de M. Dauzat a commencé à servir de prétexte pour troubler la fin de sa carrière. De jeunes ambitions ont trouvé qu’un exercice de plus de 30 années était bien long dans un siècle où toutes choses passent si vite. On lui proposa d’abord de traiter de sa place au moyen d’un arrangement qui aurait ajouté aux appointements de sa retraite le chiffre de l’activité. M. Dauzat est pauvre, mais il est intègre, il ne voulut pas se souiller de cette espèce de simonie. On conçut alors le projet de le déplacer, de l’envoyer, je crois, à Montpellier (à son âge et sans avancement !!!), afin d’obtenir par le dégoût ce qu’on ne pouvait obtenir de bonne volonté. Cette tentative ayant échoué, on ne cessa de répéter à l’oreille des ministres de l’instruction publique le terrible Solve senescentem [Horace, Epitres, l. I, ep. 1, v. 8] sans autre preuve que son extrait de naissance. » Il meurt alors qu’il est encore en activité  en 1842. « Laïque », il est marié et père d’un fils Marie-Louis-Frédéric qui, lui, sera recteur.

Sources

[AD Haute-Garonne – L 4223 f. 66 v° ; L 1004 pi. 15 ; AN – F17/9558 ; F17/1432 ; AN - F17/20525 (dossier de retraite) ; Liste des citoyens envoyés à Paris, par les assemblées primaires à la fête de l’Unité et de l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793]