Chirac François-Victor

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- CHIRAC François-Victor (Mareugheol, 13 mai 1758 – Pont-du-Château, 28 mai 1837), fils de « Gabrielle », bourgeois, et de Marie Gaultier de Biauzat est nommé le 26 frimaire par les districts de Clermont-Ferrand et d’Issoire. Il dit en 1816, dans le résumé de ses titres, avoir été également choisi par le district de Saint-Jean-d’Angély. Sa carte d’élève, en date du 21 nivôse (10 janvier 1795) porte qu’il a été nommé par celui de Clermont-Ferrand. Il est depuis le 14 juin 1793 professeur du second cours de latinité à l’Institut provisoire de Clermont avec un traitement de 1200 livres. Le 4 nivôse, de pair avec son collègue Roquecave, il demande qu’une avance semblable à celle distribuée par le district de Billom lui soit allouée pour frais de voyage.

Profès de la congrégation des bénédictins de Saint-Maur au noviciat de Saint-Alyre le 12 août 1781, il enseigne à partir de 1784 les lettres au collège de Saint-Jean-d’Angély où il se trouve encore en mai 1790 lorsqu’il déclare vouloir demeurer dans ce monastère. Neveu du député à l’Assemblée Constituante Jean-François Gaultier de Biauzat, il avait écrit dès le 18 février 1790 à son oncle une lettre assez désabusée sur les décrets supprimant les vœux et les congrégations monastiques qui venaient d’être votés : « On vient donc de nous remettre en jeu et l’on nous y met de manière bien affligeante. Vos coreprésentants veulent donc que nous soyons des êtres absolument inutiles. Qu’on nous supprime puisque l’état urgent de la nation le demande ! Du moins qu’on ne le fasse pas en nous exposant à des ridicules humiliations pour des hommes sincèrement patriotes. Épargnez un peu l’amour propre : nous ne manquerons pas d’humiliation, sans que les membres du collège le plus auguste fournissent au folliculaire l’occasion de nous assaillir par des sarcasmes et des plaisanteries envenimées ». Nommé professeur de quatrième au collège de Clermont le 28 janvier 1791, il dit au mois de juillet suivant vouloir se fixer à Issoire où son frère aîné vient de proposer, en tant que secrétaire de la Société populaire des Amis de la Constitution, trois remplaçants – dont son frère cadet – « en cas de désobéissance aux décrets du 27 novembre de la part de ceux qui occupent les chaires actuellement » du collège de la ville. Il enseigne néanmoins à Clermont jusqu’à la fermeture du collège le 1er mai 1793. À cette dernière date, il est nommé par le Conseil général du département professeur du second cours de latinité dans l’Institut provisoire qui vient d’être créé selon la forme prévue par Condorcet.

De retour de l’école normale, son traitement d’« instituteur » à Clermont lui est versé jusqu’à l’ouverture de l’École centrale du Département où il est nommé, le 4 messidor an IV – 22 juin 1796, à la chaire de grammaire générale : « Le traitement de la nation, soit comme instituteur, soit comme ci-devant ecclésiastique étant ses seuls moyens de subsistance ». Il codirige parallèlement avec Roch, dans les bâtiments de l’abbaye de Saint-Alyre, l’un des deux pensionnats de Clermont qui « jouissent à juste titre de la confiance publique, réunissent beaucoup d’élèves de toutes les parties du département et ont eu un grand succès pendant l’an V ». L’École centrale fermée, son pensionnat est érigé le 5 frimaire an XI – 26 novembre 1802 en école secondaire où, faute d’avoir obtenu en brumaire an XII (octobre-novembre 1803) l’un des trois postes de direction du lycée impérial établi à Clermont, il demeure en l’an XIII (1804-1805) le seul instituteur pour 12 élèves externes. Candidat à la direction de l’école secondaire d’Issoire le 25 mars 1806, il obtient le 10 novembre 1807 un poste de professeur de latin, sixième et cinquième au lycée impérial de Clermont où on le retrouve en 1811 « professeur de grammaire connaissant bien l’art d’enseigner ». Jugé « instruit et exact dans ses fonctions », il fait cependant remarquer : « vingt sept ans bien révolu dans l’enseignement public, quelques succès, un zèle toujours ardent, exactitude scrupuleuse, des éloges de la part des chefs et des inspecteurs généraux, voilà mes titres ; mains point d’avancement. Il me manque l’essentiel, des protections. C’est peu de tenir une bonne conduite. Il faut des protections, encore une fois ». Le 19 octobre 1815, un arrêté de la Commission royale d’instruction publique l’appelle « à d’autres fonctions ». Se considérant comme destitué, attribuant cette révocation à son proviseur, Morin, avec lequel il a mené « la guerre du pot de terre contre le pot de fer » - « Il faut que cet homme là me croie bien dangereux » - Chirac sollicite alors une pension de retraite : « Je ne vous demande point », écrit-il aux membres de la Commission en avril 1816, « la cause de cette flétrissure. Il est d’usage de ne la point faire connaître. Ce qui doit me consoler dans mon infortune, c’est la peine qu’a causée ma destitution aux hommes qui me connaissent mieux que mes dénonciateurs et qui n’agissent point par passion. Pour réussir auprès de vous, Messieurs, s’il fallait recourir à l’intrigue, je serais bien à plaindre. Mon caractère n’a jamais su employer les moyens obliques de ceux qui vivent de ce vil métier. Oh ! Qu’ils sont méprisables à mes yeux ! […] Trente ans bien révolus dans l’instruction publique militent en ma faveur. Patitur justus. ». Dans une lettre du 5 mars précédent, le recteur écrivait à ces mêmes membres : « Il a peut-être raison de se regarder comme destitué et, ce qu’il ne dit pas, mais ce qui est sûr, c’est qu’il s’attendait à cette destitution. Ce qui ne l’est pas moins, quoiqu’il ne le dise pas non plus, c’est qu’il en connaît peut-être la cause, qui est, à ce que j’imagine, sa qualité de prêtre et d’ancien religieux, n’exerçant aucune fonction de ces deux états ». Fixée, par arrêté de la Commission royale d’Instruction publique en date du du 18 avril 1816 à 850 francs (soit 85% de son salaire), sa pension part du 1er novembre 1815.

Sources

[AD Puy de Dôme – L 3699 ; L 2154 ; L 2171 ; L 2179 ; L 2188 ; L 2193 ; L 4166 ; T 0146 ; T 0152 ; 1 F 149 ; BMS – Mareugheol ; AN – F17/2494 ; F17/1426 ; F17/20419/B (dossier de retraite) ; F19/876 ; F19/890 ; Almanach de l’Université, 1812, p.120 ; D. Charvin, notice p. 64 ; P. Bourdin, Le Puy-de-Dôme sous le Directoire, Clermont-Ferrand, 1990, p. 128-129, 132 ; P. Bourdin, Des lieux, des mots, les révolutionnaires. Le Puy de Dôme entre 1789 et 1799, Clermont-Ferrand, 1995, p. 362 ; P. Bourdin, Le Noir et le Rouge itinéraire social, culturel et politique d’un prêtre patriote (1736-1799), Clermont-Ferrand, 2000, p. 220-221]