Cafaxe Nicolas-Joseph

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- CAFAXE Nicolas-Joseph (Haraucourt, 24 novembre 1765 -), fils de Michel, maçon, et d’Agnès Valette, figure le 6 frimaire sur une liste de neuf « Citoyens désignés » parmi lesquels le district de Lunéville doit élire ses trois élèves. Il obtient quatre voix ce qui le place en quatrième position et ne lui permet pas d’être nommé à ce premier scrutin. Par suite de démissions, il est finalement nommé le 23 frimaire. Il est alors « instituteur » au collège de Lunéville.

Ancien clerc (tonsuré), il a fait ses études au collège parisien de La Marche et il a obtenu en 1784, alors qu’il est en troisième, un prix au Concours général. Maître de quartier au collège parisien du Plessis d’octobre 1788 à mars 1790, régent au collège de Lunéville à partir de novembre 1791, il est l’un des membres les plus actifs de la Société républicaine de Lunéville fondée le 26 avril 1793 : c’est lui, qui, deux jours plus tard, prononce le discours d’ouverture où il met en garde les membres contre les « faux amis de la liberté qui, sous le masque du patriotisme, trament en secret la perte de la République ». Il s’agit, pour la société populaire, de « fixer l’opinion de nos concitoyens sur ses véritables intérêts, sur ses véritables amis, et sans doute ils ont besoin d’être instruits, ils ont besoin de connaître et d’apprécier les ruses qu’emploie, depuis l’anéantissement de la tyrannie, l’hydre aristocratique qui brûle toujours de la soif de notre sang ». Secrétaire de la société en frimaire an II (septembre – octobre 1793), il en est élu vice-président (nivôse et prairial an II) ; surtout il est un membre actif du Comité de correspondance à partir de frimaire an II, membre du Comité d’Instruction publique qui est chargé de faire chaque décadis des discours au peuple à partir du 6 floréal (25 avril 1794), et membre, à partir du 2 messidor an II, du Comité d’exécution des lois dont la mission est de « surveiller dans la commune l’exécution de la loi du maximum et dénoncer les contraventions ». Il a d’ailleurs été choisi le 27 ventôse an II (17 mars 1794) pour être l’un des deux commissaires délégués chargés de protester auprès du Comité et de la Commission exécutive des subsistances contre la réquisition de 15000 quintaux de blé sur le district de Lunéville et d’attirer leur attention sur la situation désastreuse de celui-ci.

Arrivé à Paris, il adresse à son district le 22 nivôse la lettre suivante : « Citoyens, Je m’attendais à recevoir ma commission à mon arrivée ; nous étions convenus qu’elle serait adressée à Bernardin de Saint-Pierre, je me suis rendu chez lui, mais il se trouvait à la campagne, je lui ai écrit deux fois sans recevoir de réponse, enfin je me suis transporté à Essonnes département de Seine-et-Oise, où il est, quelle a été ma surprise d’apprendre qu’il n’avait rien reçu qui me concernât. Cette nouvelle, je vous l’avoue, m’a singulièrement affligé, je me suis tourmenté l’imagination par des conjectures ; mais je n’ai pu trouver une seule cause qui pût rendre ce retard moins inquiétant. Sans doute que vous avez pensé que ma lettre d’invitation pouvait me suffire, ou peut-être avez-vous cru que les premières leçons étant fixées au commencement de pluviôse, je pouvais attendre mes collègues. Si ce sont là les motifs qui vous ont déterminés, je vous prie de considérer que je ne puis sans ma commission, ni être inscrit au nombre des Élèves, ni recevoir mes appointements dont j’ai besoin, ni jouir des avantages qui nous sont faits pour notre instruction avant le cours. J’espère donc, Citoyens, que vous voudrez bien m’envoyer cette pièce poste pour poste, il n’y a pas un instant à perdre. Si les connaissances s’acquièrent par un travail opiniâtre aidé de quelques dispositions, je me flatte de justifier votre choix, toute mon ambition est de me rendre utile à ma patrie, et je me persuade que par là je vous témoignerai ma reconnaissance. Salut et fraternité. » Il reste à Paris pendant tout le mois de germinal étant souvent éconduit dans ses négociations.

Admis au sein de la société régénérée de Lunéville au scrutin épuratoire (qui requiert sept appuis parmi ses membres, outre un « présentateur ») le 24 nivôse (13 janvier 1795), il ne rentre à Lunéville que le 6 floréal (25 avril 1795). On le retrouve ensuite secrétaire de l’administration municipale du canton de Neuviller « de sa création à son abolition » et membre du jury d’instruction pour le district de Lunéville de 1797 à 1804. Il change alors complètement de lieu d’exercice : maître d’étude au collège de Moulins (1805-1807), il est ensuite directeur de l’école secondaire communale de Sancerre et principal du collège qui succède à celle-ci (décembre 1807- septembre 1812), premier régent du collège de Donzy (septembre 1812- octobre 1814. Il devient alors régent de rhétorique et de seconde au collège de Figeac (1814-1818), passe dans le même poste au collège de Villeneuve-sur-Lot (octobre 1818-mars 1821 ; il achève sa carrière comme régent de rhétorique et de seconde au collège de Marmande où il se trouve en 1822. Il possède les grades de bachelier ès-lettres et ès-sciences.

Sources

[AD Meurthe-et-Moselle – L 1430 pi. 1, 9, 14 ; L 3130 ; 5 Mi 248 r.2 p.117 (BMS Haraucourt) ; AM. Lunéville – série J2, section 7, registres 7 à 10, et liasse 4 ; AN - F/17/20314/B (dossier de retraite) ; BHVP, Recueil Egger 10452 (Concours général) ; H. Beaumont, « La société populaire de Lunéville, 1793-1795 », Annales de l’Est, 3, 1889, p.337-38, 341-42 et 373 ; R. Ducret, Les Sans-culottes de Lunéville, Lunéville, impr. Bastien, s.d.[1967], p.7, 9, 10, 45 et 47]