Brunner Johann-Daniel

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- BRUNNER Johann-Daniel (Strasbourg, 30 décembre 1756 – 12 décembre 1844), fils de Johann-Daniel, maître cordonnier, et de Susanna-Margaretha Geissbauer, originaire de Wörth, est nommé le 19 frimaire par le district de Dieuze. Il est alors instituteur à Finstingen-Fénétrange où il s’est réfugié et à vécu caché jusqu’à la chute de Robespierre.

Fils cadet, il entre comme élève au gymnase protestant en 1769 où il obtient chaque année un prix et, de surcroit, un praemium gallicum donné aux élèves les plus studieux pour leurs progrès en langue française. En 1771, à sa sortie de l’école, il commence un cursus académique : il suit d’abord des leçons de philologie et de philosophie (4 ans) et obtient le titre de magister au milieu de l’année 1779. Il n’est encore que studiosus theologiae lorsqu’il quitte Strasbourg pour Lyon où il se fait précepteur privé des familles Braun et Broeleman. Il semble alors avoir exercé en secret comme prédicateur et lorsqu’il rentre chez lui à la mort de son père le 8 juillet 1787 il se retrouve sans emploi. Il est connu alors comme théologien ayant achevé ses études et se tenant à la disposition des hautes autorités ecclésiastiques sans remplir de postes sinon des emplois secondaires passagers dans les services de temples ou d’écoles. C’est seulement en mars 1791 qu’il obtient sa première position officielle lorsqu’il remplace le vicarius absent, c’est-à-dire le Hülfslehrer (maître auxiliaire) du gymnasium. Neuf mois plus tard, il est lui-même nommé, le 2 décembre 1791, Hülfslehrer puis, le 18 septembre 1792, remplaçant de M. Beyckert pour l’enseignement du français au gymnase. Il y enseigne jusqu’à ce qu’il soit placé le 12 brumaire an II (2 novembre 1793) par le Comité de sûreté que les représentants en mission avaient mis en place sur la liste des citoyens suspects (verdächtig). Il cherche en vain à obtenir la radiation de son nom le 29 novembre 1794. Invité à quitter Strasbourg et à se tenir à vingt milles de la frontière, il vit caché à Finstingen en Lorraine jusqu’à la chute de Robespierre.

Arrivé à Paris, il intervient lors de la séance des débats du 20 ventôse (Sicard, Art de la Parole). L’école normale fermée, on le retrouve à l’automne 1795 comme vicarius au gymnase protestant de Strasbourg où il poursuit son enseignement du français. Il quitte le 18 pluviôse an IV (7 février 1796) son emploi d’Hülfslehrer afin d’organiser la communauté protestante luthérienne française de Strabourg et prendre l’emploi de französischer Prediger qu’il cumule à partir du 16 février 1800 à celui de professeur au gymnase où il enseigne jusqu’en 1821 le français, l’arithmétique et l’arpentage. Marié le 30 décembre 1807 avec Maria-Magdalena Walther (veuve Himly née en 1758), il installe son beau-fils Himly comme second pasteur de la communauté française luthjérienne de Strasbourg qu’il dirige et devient, à l’automne 1821, membre du chapitre de Thouars.

Il a publié à Strasbourg divers discours et manuels : Discours à l’occasion du troisième jubilé de la réformation le 31 octobre 1817 ; Nouveaux Mélanges de littérature françoise à l’usage du gymnase de Strasbourg (1821) ; Freimüthige Gedanken / Libres Pensées, sur la proposition d’une constitution provisoire pour l’Église protestante de France (1832) ; Observations sur l’égalité des droits qui existent entre les pasteurs et les administrateurs laïques des églises de la confession d’Augsbourg en France (1832).

Sources

[AD Meurthe-et-Moselle – L 1128 f.13, 17 ; Almanach de l’Université, 1812, p.263 ; R. Reuss, Mag. Johann Daniel Brunner. Ein Lebensbild aus der protestantischen Kirche und Schule Strassburg’s (1756-1844), Strasbourg, J.H. Ed Heitz, 1894]