Bort Pierre-Amable

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- BORT Pierre-Amable* (Nevers, p. de St-Etienne, 25 février 1761 – Nevers, 24 février 1848), fils de Charles-Gilles, décédé en 1772 notaire royal et procureur fiscal, et d’Anne Marigni, est nommé le 12 frimaire par le district de Chinon-la-Montagne. Il est alors appointé par la municipalité de Château-Chinon comme recteur des écoles latines.

Autorisé le 29 décembre 1779 à ouvrir à Nevers une classe pour enseigner les éléments des langues latine et française, il obtient le 20 mars 1782 l’approbation de l’évêque de Nevers pour reprendre le rectorat des écoles latines de la ville de Château-Chinon et renouvelle en juin 1788 un bail de neuf années pour continuer son enseignement rétribué à raison de 40 sous mensuels à la charge de chacun des élèves plus 3 livres par élève forain à la charge de la ville. Exempté de loyer, de garde, de guerre, de corvée et de collecte, il s’engage alors à tenir classe 5 jours par semaine matin et soir pendant trois heures et à « assembler ses écoliers dans sa classe les jours de dimanches et de fête pour les instruire des devoirs de la religion pendant environ une demie heure avant les messes et vêpres paroissiales ». En décembre 1792, après enquête et demandes d’explication, la municipalité refuse de le destituer comme le propose une pétition de neuf de ses concitoyens lui reprochant ses absences et son manque de discipline : « il doit se pénétrer qu’il n’a le titre de grammairien salarié que parce que vous [membres de la municipalité] avez bien voulu le continuer et qu’il est tout entier sous votre inspection tant pour la place que pour les livres qu’il met entre les mains des jeunes gens ; il s’ensuit donc Messieurs que le sieur Bord est regardé des pétitionnaires comme un homme qui veut être indépendant et qui porte avec lui un caractère antirévolutionnaire qui ne cadre pas avec les vôtres ».

Signataire de la pétition du 17 floréal, de retour de l’école normale, il reprend son enseignement de latin et exerce conjointement les fonctions de membre du directoire du district de Château-Chinon auxquelles il est nommé par arrêté du représentant du peuple en date du 21 prairial an III – 9 juin 1795. L’administration des districts supprimée, il est nommé le 1er germinal an VII – 21 mars 1799 électeur du canton de Château-Chinon par l’assemblée primaire du dit canton et ne cesse d’enseigner que lorsqu’il est appelé en prairial an VI (mai-juin 1798) comme chef de division dans l’administration du département. Chargé par le préfet de l’enquête statistique départementale de l’an IX pour la partie relative à l’état des arts en 1789, il obtient le 14 brumaire an X – 5 novembre 1801 la place de bibliothécaire près l’école centrale établie à Nevers et, devenu membre correspondant de la Société d’agriculture, de commerce et des Arts de la Nièvre, se trouve de nouveau chargé « de recueillir sur les lieux par le secours des sous-préfets, des maires et adjoints et de toutes les personnes versées dans les sciences de l’économie politique tous les documents nécessaires à former des tableaux de l’état actuel du département comparativement à celui de 1789 ». Régent des cinquième et sixième classes de l’école secondaire communale de Nevers le 18 thermidor an 12 – 6 août 1804, il y enseigne à partir de l’année suivante les première et seconde classes de latin jusqu’à sa nomination à la place de régent de première année au collège de Nevers. Principal provisoire du dit collège en novembre 1811, « élève des anciennes écoles normales », il est envoyé l’année suivante à Limoges comme censeur provisoire puis mis à la retraite par arrêté du 3 décembre 1814 : « comme il est un terme à tout ici bas, au bien ainsi qu’au mal, aux peines ainsi qu’aux plaisirs, la philosophie de l’homme probe est de supporter avec égalité d’âme les évènements de la vie et de se consoler de l’adversité lors d’une paisible retraite. » Marié sans enfant, retiré à Nevers avec une pension de retraite liquidée à 1145 francs – « une demie solde » dit-il, il y décède au premier jour de la révolution de 1848.

Sources

[AD Nièvre – 3 L 3 f. 121 ; 3 L 4 f. 126 r° ; 1 L 428 ; AN – F17/9558 ; F17/1426 ; F17/20225 (dossier de retraite) ; Almanach de l’Université, 1812, p.93 ; Chabrolin, « Bail passé avec un maître des écoles latines à Château-Chinon », Bulletin de l’Académie du Morvan, 1 (1), 1974, p. 21-22]