Begat Jean-Baptiste

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- BEGAT Jean-Baptiste Marie*, (Troyes (Aube), 26 septembre 1764 – Saint-Martin-ès-Vignes, 3 janvier 1836), fils de Pierre, fabricant de toile, et de Marie Rollin comparaît le 23 frimaire devant l’administration du district de Louhans pour demander « à être inscrit sur la liste des candidats qui aspiraient à être nommés élèves à l’école normale et dans le cas où l’administration aurait déjà fixé son choix, à lui faciliter les moyens d’être admis à la dite école se disposant alors d’en suivre les cours à ses frais. » Ci-devant prêtre à Louhans, connu comme « professeur de philosophie », il exerce alors comme instituteur à Francoeur (ex Saint-André-en-Bresse).

Ses humanités et sa rhétorique faites au collège de Troyes où il obtient la plupart des prix et est classé parmi les insignes (1776-1781), il entre le 30 octobre 1782 au sein de la Maison d’institution de l’Oratoire de Paris pour laquelle, est-il indiqué sur le registre, il « ne paiera point de pension » pendant son année d’institution. Tonsuré, étudiant en philosophie à la maison d’étude de Montmorency en 1783-1784, il devient l’année scolaire suivante préfet suppléant de pension pour les « petits » à l’école militaire de Vendôme (Loir-et-Cher) puis, en 1785-1786, préfet de pension au collège de Nantes (Loire-Atlantique). Nommé régent de 6e au sein du même collège, il est « admis » comme confrère de l’Oratoire le 14 mai 1787. Il exerce alors une année comme régent de 5e au collège d’Arras (Pas-de-Calais) avant d’obtenir en 1788-1789 la place de suppléant de philosophie au collège de Boulogne (Pas-de-Calais) puis de professeur de philosophie au collège de Juilly (Seine-et-Marne) où il dit avoir enseigné jusqu’à la suppression de la congrégation le 18 août 1792. Dans un état de ses services rédigé en 1821, il dit qu’après la dispersion de l’école « il fut titulaire, sans fonctions, de la même chaire jusqu’au 26 octobre 1795, époque à laquelle il s’en démit entre les mains de l’ancien supérieur devenu directeur propriétaire et qui jusqu’à ce jour l’avait suppléé ». Depuis le 9 mai 1789, il a été chanoine de l’église collégiale de Pougy (diocèse de Troyes) avec dispense de résidence en raison de ses fonctions de professeur, prébende supprimée en 1791. En réalité, il semble avéré que Jean-Baptiste Begat a été nommé vicaire épiscopal du département du Nord où son confrère oratorien l’évêque Claude-François-Marie Primat (1791) l’a appelé. Nous ne savons pas, en revanche, s’il a abdiqué ni non plus la date de son abdication, les historiens le confondant régulière ment avec son neveu qui porte le même patronyme et le même prénom. Begat a en tous les cas gardé un silence total sur cet épisode de sa vie.

Il exerce à partir du 30 novembre 1792 les fonctions d’aumônier constitutionnel de Cambrai (Nord) jusqu’à son abdication en décembre 1794.

Signataire de la pétition du 2 germinal, de retour de l’école normale, il est d’abord « missionnaire apostolique avec pouvoirs de vicaire général dans les diocèses de Mâcon et de Châlon-sur-Saône depuis le 27 décembre 1795 » jusqu’à (selon l’état de services qu’il a rédigé en 1821) novembre 1799 : il est vrai que Gabriel-François Moreau, évêque de Mâcon sous l’Ancien Régime, n’a pas émigré. Il ouvre et dirige dans un faubourg de Troyes, à Saint-Martin-ès-Vignes, une institution particulière qui regroupe quatre professeurs et accueille une quarantaine de pensionnaires et une vingtaine d’externes et obtient, le 28 brumaire an VII – 18 novembre 1798, la chaire de belles lettres à l’école centrale de l’Aube où il enseigne jusqu’à la fermeture de l’établissement le 26 novembre 1804. Son institution a été transformée dès le 30 vendémiaire an XI (22 octobre 1802) en école secondaire communale. Le 26 novembre 1804, il devient directeur et professeur de littérature à l’école des Arts de Troyes (Aube), avant d’être nommé le 19 octobre 1810 professeur de rhétorique au lycée de Pau. Secrétaire de la Faculté des lettres où il est aussi professeur de littérature, il enseigne à Pau jusqu’à sa nomination, le 6 octobre 1815, comme proviseur du collège royal d’Orléans puis, le 8 mai 1817, comme recteur de l’Académie de Bourges. Il prend sa retraite en 1823 et reçoit, par décision du Conseil Royal en date du 23 mai, une pension de 5000 francs pour 38 années et demie de services, ayant droit aux « cinq années de lacune portées par l’article 7 du décret du 18 octobre 1810 pour l’interruption forcée qui a eu lieu dans ses services depuis le 18 août 1792 jusqu’à sa rentrée dans le nouvel enseignement public le 18 novembre 1798 ». Il est en même temps depuis le 26 décembre 1811 chanoine honoraire de la métropole de Toulouse dont l’archevêque est justement Primat.

Sources

[AD Saône et Loire – 2 L 425 f. 9v° ; AN – C 338, dossier 1597 ; MM 617 f. 167r° ; MM 692 ; M 226 ; F17/1344/4 ; F17/2494 ; F17/20125 (dossier de retraite) ; BM Troyes (Aube) – ms n° 357 ; Almanach de l’Université, 1812, p.228-229 ; Journal général de l’Instruction publique (10 janvier 1836) ; L. Guillemaut, Histoire de la Révolution dans le Louhannais, 1789-1792, tome 2, Louhans, 1903, p. 273, 502 ; J. Peter, Ch. Poulet, Histoire religieuse du département du Nord pendant la Révolution (1789-1802), t. 1, Lille, 1930, p. 154]