Balme Jean-Guillaume
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- BALME Jean-Guillaume* (c.1764-1841), fils de Jean-Baptiste, compagnon serrurier originaire de Roussillon (Isère), où son propre père était aubergiste et de Suzanne Manteau, fille de feu François, vigneron habitant la paroisse de St-Loup d'Auxerre, est nommé par le district d’Auxerre le 17 frimaire. Il est alors « directeur » du collège de la ville et, depuis le 26 brumaire an III – 16 novembre 1794, professeur de langue latine et française.
Tonsuré par l’évêque d’Auxerre le 13 avril 1781, professeur de sixième au collège d’Auxerre en 1789, il quitte un temps cette place pour enseigner les mathématiques avant d’y être rappelé le 16 octobre 1790 avec un traitement de 800 livres rapidement porté à 1000 livres. Membre fondateur avec J. Fourier de la Société d’émulation d’Auxerre (avril 1790 – juillet 1792), il est professeur des classes de grammaire en octobre 1791 et membre de la commission de surveillance de la Société populaire d’Auxerre établie le 10 septembre 1792 pour contrôler l’administration des districts. Il se fait alors élire administrateur du Département et nommer, le 8 juin 1793, avec un traitement de 1500 livres, principal du collège d’Auxerre dont il prend en charge et à son compte le pensionnat. Envoyé par le Département en juillet 1793 comme commissaire pour le recrutement d’un contingent de citoyens contre les rebelles de la Vendée, il note l’effervescence qui l’accueilli à son arrivée : « J’ai été insulté, menacé, ma façon de penser, comme de tous les jeunes gens, n’y a pas peu contribué. Le nom de Maratiste, sifflé très souvent à mes oreilles, leur a servi de principal motif » (4 juillet 1793). Le 29 nivôse an II – 18 janvier 1794, il démissionne, de ses fonctions au Département pour cause de cumul avec celles exercées au collège.
Arrivé à Paris, il réside dans le faubourg Saint-Antoine (rue Traversière-Honoré) lorsqu’il fait l’objet avec J. Fourier d’une dénonciation des commissaires de la commune d’Auxerre qui, par une adresse à la Convention nationale en date du 30 ventôse, demandent « l’épuration de l’École normale ». Le 22 floréal suivant, sur un rapport du représentant du peuple en mission Mailhe confirmant que J. G. Balme a bien figuré « en première ligne parmi les auteurs de la tyrannie qui a pesé sur la commune d’Auxerre », le Comité d’instruction publique décide de renvoyer l’affaire devant le Comité de sûreté générale et de suspendre en attendant les indemnités de Balme.
Signataire de la pétition du 24 germinal, de retour à Auxerre, il ne retrouve pas sa place de principal au collège de la ville et pétitionne auprès du CIP pour demander « en conformité de la loi du 26 floréal an 3e, à être réintégré dans le poste qu’il occupait avant d’être appelé à l’École Normale ». Muni d’une part de l’arrêté du Comité de sûreté générale en date du 13 fructidor an III – 30 août 1795 établissant que « les inculpations dirigées contre lui pour cause de terrorisme sont sans fondement », et d’autre part des recommandations de quatre députés de l’Yonne attestant « qu’il n’a cessé de donner des preuves de civisme, de moralité et de dévouement à la représentation nationale », il obtient gain de cause auprès du Comité d’instruction publique réuni le 20 vendémiaire an IV – 12 octobre 1795. Commissaire du directoire exécutif près l’administration municipale de Vermenton, il refuse le 4 thermidor suivant (22 juillet 1796) la place de directeur-économe de l’École centrale établie à Auxerre. Administrateur du département en l’an VIII, il est, sous l’Empire, greffier du tribunal de première instance d'Avallon. Après la Restauration, il fonde un pensionnat à Auxerre et meurt en 1841. Le notaire Fromantin, auteur du Mémorial d’un citoyen d’Auxerre 1793-1795, raconte que J.G. Balme était un ex-ecclésiastique et qu’il fut pour la commune d’Auxerre « un véritable fléau », « l’un de ces génies violents, emporté et amateur de nouveautés, son enthousiasme à la vue de la Révolution de 1789 a été tel qu’il lui fit tourner la tête. Il s’est imaginé être de la plus grande importance et destiné aux plus hautes fonctions de la République. Par ses intrigues, il a été nommé électeur dans les assemblées primaires des années 1791 et 1792. Administrateur du département de l’Yonne, il se couvrait la tête du bonnet rouge symbole du sang qu’il aimait beaucoup de voir répandre. Il était non seulement le partisan mais l’apôtre du terrorisme. Ses discours dans les assemblées de club comme dans celles appelées de commune, ne respiraient que la mort de tous ses honnêtes citoyens qu’il calomniait de toutes les manières. »
[AD Yonne – L 755 f. 184 v° ; L 487 ; L 612 ; L 617 ; G 1607 f.78v ; AN - D XXXVIII, 1, dossier 11 ; M. Cestre, « Le Collège d’Auxerre de 1790 à 1796 », Bulletin de la Société des sciences de l’Yonne, 64, 1910, p. 97, 98-99, 102, 109-110, 115, 124, 126, 127, 130-131, 139, 150, 146-148, 165-169, 173 ; J. Guillaume, tome VI, p. 71-72, 203, 214, 759, 767-768 ; Charles Moiset, « Le collège royal militaire d’Auxerre », Bulletin de la Société des sciences de l’Yonne, 47, 1893, p.23 ; H. Forestier (ed.), Mémorial d’un citoyen d’Auxerre 1793-1795, Auxerre, 1984, p.85 ; P.C. Dugenne, Dictionnaire biographique, généalogique et historique du département de l’Yonne, tome 1, Auxerre, Société généalogique de l’Yonne, 1995, p.68]