Averti de La Piquerie Louis-Gaspard-Marie

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- AVERTI DE LA PIQUERIE Louis-Gaspard-Marie (La Flèche (Sarthe), 19 novembre 1764 – Chiché, 3 novembre 1798), fils de François, marchand à La Flèche, et de Magdeleine-Marie Brossier, est vraisemblablement nommé par le district de Niort. Il est alors imprimeur-libraire à Niort.

Il entre le 3 mars 1784 à la maison d’Institution de l’Oratoire de Paris après avoir fait ses études d’humanités et de rhétorique au collège de La Flèche et un an de philosophie au séminaire d’Angers. Profès de pension en 1784-1785 puis professeur de sixième au collège d’Arras l’année suivante, transféré à celui de Nantes en 1786-1787 où il enseigne la classe de cinquième puis en 1787-1788 à celui de Niort où il est professeur de troisième, il quitte la congrégation et se marie le 2 septembre 1788 avec Thérèse-Marie Proust, nièce du plus important négociant-manufacturier de Niort Thomas-Jean Main, deux confrères de l’Oratoire l’un professeur de mathématiques, l’autre suppléant de pension lui servant de témoins. Il ouvre alors un commerce d’imprimerie-librairie, fonde le Journal des Deux-Sèvres, et devient, dès sa fondation en 1790, l’un des membres les plus actifs de la Société des Amis de la Constitution de la ville. À Niort, il est le premier à chanter l’Hymne des Marseillais ; il siège au conseil du département, est nommé, en mars 1793, commissaire de celui-ci pour combattre les rebelles de la Vendée dans les armées républicaines, prend le prénom révolutionnaire de Brutus. Il abandonne le métier d’imprimeur en juin 1794. Acheteur du prieuré de Bandouville sur la commune de Chiché (commune acquise à l’insurrection vendéenne) il fait partie des plus imposés de la ville de Niort à l’emprunt forcé (28 messidor an II – 16 juillet 1794) avec un impôt de 1178 livres.

À la suite d’une démarche du Comité d’instruction publique de la Convention, le Conseil général de la commune de Niort, en germinal an III, réunit des témoignages à charge contre Louis Gaspard Averti et se transforme en jury d’honneur. Celui-ci aurait poussé l’amour de la Révolution jusqu’au point « quoique bon mari de dénoncer sa femme au comité révolutionnaire » et, au moment de l’emprunt forcé aurait déclaré : « Ce n’est qu’une avance de quelques mois, car avant qu’il soit peu, toutes les fortunes vont être égales et il y aura un partage général ». Revenu momentanément à Niort en 1796, et immédiatement dénoncé pour les scènes d’ivresse et de « jacobinisme » auxquelles il a donné lieu dans un café de la ville, il se retire à Chiché, exploitant son domaine de Bandouville qu’il agrandit en l’an VI en achetant de nouveaux biens nationaux. Il devient cette même année secrétaire de la municipalité du canton de Chiché. À sa mort, ses biens fonciers (en commun avec son épouse) sont estimés à 88976 francs.

Sources

[H. Clouzot, Notes pour servir à l’histoire de l’imprimerie à Niort et dans les Deux-Sèvres, nouvelle édition revue et augmentée par E. Suger, Niort, Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 1994, p. 235-238 ; P. Arches, « Les artisans de la Terreur dans les Deux-Sèvres (décembre 1793-juillet 1794) », Bulletin de la Société historique et scientifique des Deux-Sèvres, 3e série, 5, 2e trimestre 1997, p. 455-540 ; AN – MM617 f.174v, MM 592]