André Jacques
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-- ANDRé Jacques* (Malijai, 25 novembre 1769 – Toulon (Var), 8 mai 1837), fils de Claude et de Marie Savin, est nommé le 16 frimaire par le district de Digne. Pensionné ecclésiastique (140 livres), il réside alors sur sa commune natale.
Entré au sein de la congrégation de l’Oratoire le 10 décembre 1785, on le retrouve comme professeur des trois premières classes de grammaire au collège de Toulon où il enseigne jusqu’à la fermeture de l’établissement en 1793 : il aurait été, selon son ami J.J. Béraud, confrère et camarade de l’école normale, « défenseur de son jeune Roi, en 1793, dans les murs de Toulon, et pour cela proscrit et fugitif depuis la reddition de cette place » (lettre de Paris le 10 octobre 1821).
Signataire de la pétition du 17 floréal, de retour de l’école normale, il devient secrétaire en chef de l’administration du canton de La Garde (Var) lorsqu’il épouse au chef lieu, le 2 ventôse an VI – 20 février 1798, Marie-Magdeleine Thérèse Marroin, née à Toulon le 23 août 1782, fille mineure de feu Honoré Thomas, avocat, et de Thérèze-Ursule Fabre. Les témoins sont choisis parmi le personnel municipal et judiciaire du canton et le mariage célébré en présence de l’entourage des époux, « frères, oncle et amis » du futur et « mère, frères, sœurs et autres amis » de la future. Nommé le 2 germinal suivant (22 mars 1798) professeur à l’école centrale établie à Toulon, J. André y enseigne les langues anciennes jusqu’à la fermeture de l’établissement et sa nomination, le 16 floréal an XI – 6 mai 1809, à la place de directeur et régent de rhétorique de l’école secondaire de la ville. Confirmé dans ses fonctions lorsque l’école est érigée en collège communal en janvier 1811, il s’en démet en novembre 1815 pour occuper les fonctions de Maire adjoint. Dénoncé comme « bonapartiste », il ne retrouve qu’en 1817 un emploi de professeur de troisième au collège d’Avignon (Vaucluse) où, « malade », il ne peut se rendre. Bénéficiant alors vraisemblablement de l’appui de son ami J.J. Béraud, il est nommé censeur du collège royal de Cahors (Lot) à la fin de l’année 1818. Père de quatre enfants, toujours en poste à Cahors en 1821, il demande à la CIP la liquidation de sa pension de retraite : « Le mauvais état de ma santé, suite nécessaire de trente six années de service, et du chagrin de me voir, dans ces derniers temps séparé de ma famille, à un âge où l’on a le plus besoin de secours, et où l’on ne peut plus prendre de nouvelles habitudes, me fait l’obligation de vous déclarer que les fonctions que je remplis depuis trois ans dans le Collège royal de Cahors, deviennent de jour en jour au dessus de mes forces. En effet il n’y a peut-être dans l’Université aucun emploi plus pénible que la Censure, surtout lorsqu’à la surveillance continuelle qu’elle impose, se joint encore l’obligation de suppléer les Professeurs malades ou absents ». Trente deux années au sein de l’instruction publique lui sont reconnus, dont quatre d’interruption forcée, ce qui lui donne droit à une pension de retraite liquidée au 7/10e de son traitement, soit 1050 francs qu’il demande à percevoir à Toulon où il déclare fixer sa résidence. Il cumule alors cette pension avec « une petite pension de 47 f. comme ex-oratorien » jusqu’à son décès survenu en mai 1837. Sa veuve se manifeste alors auprès du CIP pour faire valoir ses droits par une lettre accompagnée d’un « certificat » signé du président du Tribunal de Toulon, de cinq conseillers municipaux membres de la Légion d’honneur, de deux officiers en retraite, d’un médecin et d’un professeur au collège qui tous « connaissant parfaitement Madame » attestent qu’elle « ne possède pas une fortune suffisante pour pouvoir soutenir d’une manière honorable le rang et la position que son mari lui a laissés dans le monde ». Elle ajoute de sa main, à l’appui de sa demande : « J’ose porter à la considération de ceux qui doivent juger mes droits que mon mari fut en 1815 destitué de la façon la plus arbitraire, après les plus honorables et les plus utiles services : cette énorme injustice fut excessivement préjudiciable à lui comme à toute sa famille, et jamais elle ne fut réparée, malgré ses réclamations, et Mr Lainé, alors Ministre, reconnaissait en lui répondant qu’il avait traversé sans tâche toute la Révolution, il ne put même obtenir réparation en 1830. Aujourd’hui refusera-t-on d’accorder à sa veuve après quarante ans de mariage et de bonne union la minime pension que la loi permet de lui accorder. » Elle obtient 350 francs de pension le 16 avril 1839.
[AD Alpes-de-Haute-Provence – L 255, p. 88-89 ; AN – F17/9558 ; F17*/2181 n° 101 ; F17/20026 (dossier de retraite) ; Almanach de l’Université, 1812, p.60]