Sergent Jacques-Opportune

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- SERGENT Jacques-Opportune* (Boutouvillers (Eure-et-Loire), 22 avril 1765 – 23 février 1849), fils de Mathurin et d’Anne Bois, est nommé le 25 brumaire par le district de Dinan. Il est alors « instituteur » au Lycée national de Dinan et, depuis sa nomination le 15 brumaire par un capitaine du Génie, inspecteur pour le district de Dinan des signaux de correspondance de Paris à Brest. Le 3 frimaire suivant, il écrit au Comité d’Instruction publique que les parents de ses élèves ont fait quelques réclamations par suite de sa nomination à Paris et demande s’il ne vaut pas mieux qu’il continue à professer à Dinan.

Ingénieur-géographe et maître de mathématiques, il est au service de l’artillerie du régiment de Besançon de 1784 à 1789, puis employé au cadastre de la généralité de Paris jusqu’à sa nomination à la chaire de mathématiques du Collège de Dinan le 17 octobre 1791 par le directoire du dit district « d’après les bons témoignages qui nous ont été rendus des talents & des bonnes mœurs de J. O. Sergent ; et sur la représentation qu’il nous a faite de différents certificats authentiques qui justifient son patriotisme et l’étendue de ses connaissances ». Arrivé à Dinan, il est choisi comme secrétaire de la Société des Amis de la Liberté et de l’Égalité.

Refusant d’opter pour « l’emploi lucratif » de géographe de première classe chargé de la levée des plans et cartes du Département de Paris, place à laquelle il est nommé au concours le 23 nivôse an III - 13 janvier 1795 par la Commission des travaux publics alors qu’il se trouve à Paris en qualité d’élève de l’école normale, il fait savoir le 29 pluviôse an III – 18 février 1795 par la voix de l’agent national près le district de Dinan qu’il désire « être utile » au dit district et aux « élèves dont il a commencé l’instruction ». Signataire de la pétition collective du 24 germinal, le cours normal fini, il obtient du Comité d’Instruction publique le 19 floréal an III - 18 mai 1795 d’être réintégré dans sa fonction et place au sein de l’instruction publique. De retour à Dinan, il trouve le collège dissout, reprend l’établissement à son compte et parvient le 3 frimaire an IX – 24 novembre 1800, à se faire mettre à disposition par le Préfet les bâtiments de l’ancien collège ainsi que la bibliothèque du ci-devant district. Le 24 nivôse an XIII – 14 janvier 1805, il se fait nommer directeur et professeur des troisième et quatrième classes de mathématiques de son établissement érigé d’abord en école secondaire communale puis en collège dont il obtient en février 1810 le titre de principal et régent de seconde de mathématiques. Bachelier es lettres, marié, père de six enfants, il dirige le collège jusqu’en 1815. En 1832, alors qu’il demande la liquidation de sa pension de retraite, il rappelle qu’en 1815, « […] une levée de Boucliers de la part de MM. les Chouans m’obligea à faire partie de la garde nationale, et ils ne pardonnèrent pas au Capitaine des Canonniers. Un appel à d’autres fonctions, avec ordre de déguerpir sur le champ du local du collège que ma présence avait conservé à la ville ; le mobilier d’une centaine de pensionnaires jeté plutôt que vendu ; proscrit, je me retirai à la campagne avec ma nombreuse famille à peine élevée, et là, encore environné de la confiance des familles, je ne cessai point, aidé de mon fils, de donner mes soins à un assez grand nombre de jeunes gens. Enfin, après bien des années, il m’a été permis d’ouvrir un cours public de géométrie, et le directeur actuel de l’École ecclésiastique m’ayant appelé à la chaire de mathématiques et de physique de son école, je ne l’ai quittée que pour concourir à relever encore une fois le collège de Dinan. » Une lettre anonyme (27 septembre 1832) insérée dans son dossier de retraite indique que « Les opinions libérales qu’il avait toujours professées furent les causes de sa disgrâce. » Sa pension est liquidée le 26 janvier 1838 à hauteur de 600 francs. Vingt-quatre années de services et non pas 41 comme il le réclame, lui sont reconnus au sein de l’Instruction publique. Il décède en 1849.

Sources

[AD Côtes-du-Nord – 3 L 3 f.11, 19, 110v-111 ; 3 L 2 f.246 ; 101 L 14 ; AN – D XXXVIII, 1, dossier 11 ; F17/9558 pi. 86 ; F17/1432 ; F17*/2186 n° 133 ; F17/21720 (dossier de retraite) ; Almanach de l’Université, 1812, p.246]