Lombard Antoine-Pascal

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- LOMBARD Antoine-Pascal* (Tallard, 21 août 1769 – Montpellier (Hérault), 19 avril 1834) fils d’Antoine, marchand de Tallard, et de Thérèse-Victoire Borel, est nommé le 24 frimaire par le district de Gap après avoir « mis sur le bureau [de l’administration] les attestations qui lui ont été données par le Conseil Général de la Commune d’Orange, par le District du même lieu et par le Département de Vaucluse qui attestent son civisme et sa bonne conduite pendant tout le temps qu’il a exercé les fonctions d’instituteur au Collège de la dite Commune d’Orange ».

Revêtu le 11 décembre 1790 de l’habit de la congrégation des pères de la doctrine chrétienne de la province d’Avignon, il obtient le 19 juin suivant de J.P.C. Colonieu la chaire de sixième au collège de Nîmes puis, le 1er septembre 1791, celle du collège d’Orange ; fonctions assorties d’un traitement fixe de 2156 francs. Les congrégations enseignantes supprimées, il est, comme le reste du personnel du collège, reconduit dans ses fonctions au titre d’« instituteur » par la municipalité d’Orange du mois d’octobre 1792 à celui de septembre 1794.

Signataire d’au moins une des pétitions collectives, muni d’un certificat en date du 28 floréal an III – 17 mai 1795 attestant sa « qualité d’élève aux Écoles normales » et son intention de s’en retourner à Gap, il rappelle aux autorités municipales de Tallard le 3 thermidor suivant (22 juillet 1795) la déclaration qu’il avait faite avant son départ « d’ouvrir un cours de mathématiques suivi d’un traité d’orthographe et de grammaire française ». Résidant à Tallard où il déclarera en 1829 « avoir tenu une école de latin et de mathématiques dans la commune depuis son retour de l’école normale jusqu’au mois de décembre 1804 », il est désigné comme « cultivateur » lors de son mariage à Tallard le 22 vendémiaire an IV – 14 octobre 1795 avec Marguerite Ebrard, âgée de 20 ans, fille de feu François Esprit et de Rose Martel. Sont présents au mariage en qualité de témoins deux cousins de l’époux, eux aussi « cultivateurs », ainsi que deux oncles de l’épouse, l’un « cultivateur », l’autre officier en retraite. Candidat le 27 thermidor an IV – 14 août 1796 à la chaire de mathématiques de l’École centrale, A.P. Lombard remet au jury d’instruction un programme pour l’enseignement de cette discipline : « De toutes les sciences la première, la plus utile est celle des mathématiques […] Je diviserai les mathématiques en 3 parties principales, savoir : l’arithmétique, l’algèbre et la géométrie. L’arithmétique marchera la première ; après avoir exposé d’une manière simple et précise la numération et l’énonciation des nombres, je passerai au 4 règles fondamentales et successivement aux opérations subséquentes jusqu’aux logarithmes […] L’algèbre sera traitée de la même manière, commençant par l’exposition des signes […] La géométrie viendra enfin et sera démontrée (ainsi que les deux parties précédentes) sur une table noire ; je tracerai d’abord les lignes, ensuite les angles, les triangles, etc. L’explication se fera de manière que les figures et les caractères soient vus distinctement de tous les élèves. Nous ne passerons jamais d’une opération à l’autre que la précédente n’ait été généralement entendue et répétée par plusieurs élèves. » Sa candidature n’étant pas retenue, il écrit en vain le 12 vendémiaire an V - 3 octobre 1796 au jury d’instruction et à l’administration départementale pour modifier une décision qu’il trouve injuste du fait qu’aucun concours n’ait été organisé. Il est alors président de l’administration municipale du canton de Tallard, père d’un premier fils Antoine-François né le 25 fructidor an IV – 11 septembre 1796. En janvier 1805 le bureau d’administration de l’école secondaire de Forcalquier le nomme à la place de professeur de mathématiques qu’il conserve jusqu’en septembre 1806, date à laquelle où, toujours domicilié à Tallard, il passe une convention de quatre années avec le conseil municipal de la ville de Sisteron dans laquelle « 1° Le dit Mr Lombard se charge de la direction de l’école secondaire de Sisteron qui sera toujours pourvue de quatre professeurs à la charge du dit Lombard ; et qui enseigneront le latin depuis les premiers éléments jusque à la rhétorique inclusivement ; les principes généraux de grammaire française et latine ; la logique et métaphysique ou science de l’entendement humain ; un cours de mathématiques à portée de mettre les élèves d’entrer à l’école polytechnique ; un traité des sphères et de géographie ; un cours d’histoire ; la mythologie comparée à l’histoire ; et généralement toutes les instructions attribuées aux écoles secondaires et fixées par les arrêtés du gouvernement. ». L’établissement projeté comprend en outre un pensionnat, un instituteur primaire sous la responsabilité du directeur et quatre « maîtres d’agrément » dont les leçons (musique, dessin, belle écriture, danse et exercices) sont entièrement à la charge des familles. Les locaux, le traitement du directeur – 2000 livres de rétribution annuelle – et de l’instituteur primaire (200 livres) sont financés par la municipalité ; le reste des ressources provenant du prix de la pension (440 francs pour la nourriture et l’instruction, 200 francs la demi-pension), des tarifs de l’enseignement (5 francs par mois pour les élèves externes qui « suivront l’exercice du pensionnat », 3 francs pour ceux qui suivront seulement les cours, 30 sols pour les élèves de l’instituteur primaire). L’école secondaire érigée en collège communal, A.P. Lombard y est nommé en 1811 par le Grand Maître de l’Université principal et régent de première année de grammaire et de mathématiques. Son fils aîné, d’abord régent de la première classe élémentaire au collège d’Aix de février à juin 1814, rejoint son père à Sisteron pour la rentrée 1814-1815 en qualité de régent. Le fils enseigne jusqu’en 1819, date de sa nomination comme maître d’étude au collège royal de Montpellier, le père, fait bachelier ès lettres le 14 septembre 1818, dirige l’établissement jusqu’en 1821, date de sa nomination comme principal au collège de Castelnaudary (Aude) et année de la nomination de son deuxième fils Louis-Antoine-Germain à la place de régent de huitième au collège de Sisteron. Le recteur de l’Académie de Montpellier fait parvenir le 12 juin 1829 une lettre au ministre dans laquelle il indique que le collège de Castelnaudary est «tombé en discrédit » et que, infirme, « le principal est incapable de le relever ». Il demande donc que Lombard soit admis à la retraite. Celui-ci fait alors valoir à l’appui de sa demande, outre ses titres, « d’avoir ruiné sa santé dans l’exercice de ses pénibles fonctions […] d’avoir fait suivre la carrière de l’instruction publique à ses trois fils qui tous sont employés dans les collèges de l’Université [le troisième fils, Louis, docteur en médecine, sera agrégé près la Faculté de Médecine de Montpellier en 1844] ; d’avoir appartenu à la congrégation de la Doctrine chrétienne ; d’avoir fait partie de la grande école normale ». Sa pension est liquidée dans l’année à 1260 francs. Dans une lettre de sa main adressée de Clermont-l’Hérault le 12 février 1820 il juge sa pension insuffisante : « père de famille et sans fortune j’ai épuisé, pour vivre jusqu’à ce jour, tous les moyens qui étaient en mon pouvoir ». Il s’établit alors à Montpellier où, à son décès en avril 1834, on apprend qu’il a essayé sans succès d’ouvrir en 1831 un pensionnat. Se manifestent alors H. D’Abancourt, président à la Cour des Comptes, qui dit connaître « la malheureuse situation de Mme Veuve Lombard », et Basille Mejan, maire de Montpellier, qui, lui aussi « connaissant le manque absolu de ressources et la position malheureuse de la Dame Veuve Lombard qui étant à peu près infirme et ayant à sa charge une fille de la plus faible santé, n’a pu depuis le décès de son mari subvenir aux besoins de son existence et de celle de sa fille qu’à l’aide des secours qui lui sont parvenus », appuie la demande d’une réversion de la pension. Celle-ci est liquidée à hauteur de 410 francs le 17 mars 1835. Au décès de la veuve à Montpellier en novembre 1850, le recteur de l’Académie dit avoir « appris de la bouche même de son fils, M. Lombard, agrégé à la Faculté de Médecine de cette ville, que ses héritiers ne sont pas dans l’intention de réclamer ce qui pourrait leur revenir dans les aréages de la pension de retraite de leur mère. La faible somme à laquelle ils auraient droit ne suffirait pas pour payer les frais des pièces qu’ils auraient à produire ». L’aîné est alors depuis 1847 directeur de l’école normale provisoire de Rodez.

Sources

[AD Hautes-Alpes – L 1172 ; L 1004 ; L 1005 ; AN – F17*/2185 n°182 ; F17/21193 (dossier de retraite) ; Almanach de l’Université, 1812, p.57 ; F.N. Nicollet, Notice historique sur l’École centrale de Gap (1796 à 1804), tome 1, Gap, Jongland, p. 14-15, 17-18]