Lenoir Philippe Joseph : Différence entre versions

De Ecole normale de l'an III
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<span style="font-variant:small-caps;"> Found a typo? Just edit it.</span><div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; width:42%;float:left;margin-left:40px;"><div style="text-align:center;margin-bottom:20px;font-variant:small-caps;">'''Notice'''</div><p><b>-- LENOIR Philippe-Joseph*</b>, est proposé le 5 frimaire par la municipalité d’Abancourt au directoire du district de Cambrai : il s’agit, assure-t-on, d’un « Citoyen que nous avons toujours vu propager les principes révolutionnaires » et qui « réunit aux talents nécessaires un patriotisme inaltérable ». Employé à Cambrai comme commissaire aux portes, il est nommé le 18 frimaire.</p><p>Prêtre assermenté élu successivement aux cures de Trois-Ville puis d’Abancourt en 1790-1791, il est envoyé à Paris pour représenter son canton à la fête nationale de l’Unité et l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793. Ayant depuis « <i>depuis plusieurs décades, cessé toutes fonctions du culte dans cette commune</i> » d’Abancourt, il se rend le 9 ventôse an II - 27 février 1794 devant le Directoire du district de Cambrai pour y présenter son abdication solennelle : (1) « <i>Je n’ai pas cru que ma mission se bornerait à annoncer au peuple la doctrine du Christ. J’ai pensé que mon premier devoir était de prêcher l’amour des lois, l’attachement à la Constitution et la pratiques des vertus sociales</i> » ; (2) « <i>Je n’ai point été l’apôtre de la superstition et de l’intolérance. Jamais je n’ai dit : « Hors de l’Église, point de salut ! » Jamais je n’ai enseigné que du pain n’est pas du pain, et que trois ne font qu’un ; je ne l’ai jamais cru et je ne pouvais ni ne voulais enseigner que ce que je croyais</i> [...] » ; (3) «<i> J’avoue cependant qu’il est deux dogmes chers à mon cœur, que j’ai toujours prêchés de toutes mes forces quoique je sois bien éloigné de les regarder comme démontrés : je veux parler de l’existence de l’Être Suprême et de l’Immortalité de l’âme. Je pense que ces opinions sont un des plus fermes fondements des sociétés ; ce sont elles qui portent le commun des hommes à la vertu et qui les éloignent du crime. Si elles sont des erreurs, ce sont des erreurs utiles que les gens de bien doivent respecter et qu’ils doivent même inspirer à ceux qui ont besoin de ce motif pour le devenir. C’est sous ce point de vue que j’ai envisagé et enseigné ces deux dogmes, et je déclare ne m’en être jamais servi pour troubler le repos des simples et remplir de vaines terreurs [...]</i> ». Et de conclure : « <i>Je déclare donc renoncer à toutes fonctions du culte catholique. Je prends l’engagement solennel de n’en plus exercer de ma vie ni de publiques, ni de particulières, ni ici, ni ailleurs. Je vous remets, citoyens, et je voue aux flammes, mes lettres de tonsure, prêtrise, maître ès-arts, collation de bénéfice, etc… Je renonce à tous ces vains titres enfantés par l’orgueil et par la cupidité, pour ne porter désormais que celui d’homme libre que je jure de conserver et de défendre jusqu’à la mort [...]</i> »</p><p>Arrivé à Paris, on le retrouve parmi les signataires de la pétition du 24 germinal.</p></div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; vertical-align:top;margin-right:20px;float:left;width:42%"><div style="font-variant:small-caps;text-align:center;margin-bottom:20px;">'''Sources'''</div><small><p>[AD Nord – L 6368 f. 128, 133, 164v°; L 6891; AN - D XXXVIII, 1, dossier 11 ; Liste des citoyens envoyés à Paris par les assemblées primaires à la fête nationale de l’Unité et l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793, p. 190 ; J. Deschuytter, <i>La Révolution française en province. L’Esprit public et son évolution dans le Nord, de 1791 au lendemain de Thermidor an II...</i>, t.1, <i>1, Le Climat de 1791, les grandes déceptions après 1791, présence des réfractaires, le patriotisme</i>, Bourbourg, l’auteur, 1959, p.224-226]</p></small></div></div>
 
<span style="font-variant:small-caps;"> Found a typo? Just edit it.</span><div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; width:42%;float:left;margin-left:40px;"><div style="text-align:center;margin-bottom:20px;font-variant:small-caps;">'''Notice'''</div><p><b>-- LENOIR Philippe-Joseph*</b>, est proposé le 5 frimaire par la municipalité d’Abancourt au directoire du district de Cambrai : il s’agit, assure-t-on, d’un « Citoyen que nous avons toujours vu propager les principes révolutionnaires » et qui « réunit aux talents nécessaires un patriotisme inaltérable ». Employé à Cambrai comme commissaire aux portes, il est nommé le 18 frimaire.</p><p>Prêtre assermenté élu successivement aux cures de Trois-Ville puis d’Abancourt en 1790-1791, il est envoyé à Paris pour représenter son canton à la fête nationale de l’Unité et l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793. Ayant depuis « <i>depuis plusieurs décades, cessé toutes fonctions du culte dans cette commune</i> » d’Abancourt, il se rend le 9 ventôse an II - 27 février 1794 devant le Directoire du district de Cambrai pour y présenter son abdication solennelle : (1) « <i>Je n’ai pas cru que ma mission se bornerait à annoncer au peuple la doctrine du Christ. J’ai pensé que mon premier devoir était de prêcher l’amour des lois, l’attachement à la Constitution et la pratiques des vertus sociales</i> » ; (2) « <i>Je n’ai point été l’apôtre de la superstition et de l’intolérance. Jamais je n’ai dit : « Hors de l’Église, point de salut ! » Jamais je n’ai enseigné que du pain n’est pas du pain, et que trois ne font qu’un ; je ne l’ai jamais cru et je ne pouvais ni ne voulais enseigner que ce que je croyais</i> [...] » ; (3) «<i> J’avoue cependant qu’il est deux dogmes chers à mon cœur, que j’ai toujours prêchés de toutes mes forces quoique je sois bien éloigné de les regarder comme démontrés : je veux parler de l’existence de l’Être Suprême et de l’Immortalité de l’âme. Je pense que ces opinions sont un des plus fermes fondements des sociétés ; ce sont elles qui portent le commun des hommes à la vertu et qui les éloignent du crime. Si elles sont des erreurs, ce sont des erreurs utiles que les gens de bien doivent respecter et qu’ils doivent même inspirer à ceux qui ont besoin de ce motif pour le devenir. C’est sous ce point de vue que j’ai envisagé et enseigné ces deux dogmes, et je déclare ne m’en être jamais servi pour troubler le repos des simples et remplir de vaines terreurs [...]</i> ». Et de conclure : « <i>Je déclare donc renoncer à toutes fonctions du culte catholique. Je prends l’engagement solennel de n’en plus exercer de ma vie ni de publiques, ni de particulières, ni ici, ni ailleurs. Je vous remets, citoyens, et je voue aux flammes, mes lettres de tonsure, prêtrise, maître ès-arts, collation de bénéfice, etc… Je renonce à tous ces vains titres enfantés par l’orgueil et par la cupidité, pour ne porter désormais que celui d’homme libre que je jure de conserver et de défendre jusqu’à la mort [...]</i> »</p><p>Arrivé à Paris, on le retrouve parmi les signataires de la pétition du 24 germinal.</p></div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; vertical-align:top;margin-right:20px;float:left;width:42%"><div style="font-variant:small-caps;text-align:center;margin-bottom:20px;">'''Sources'''</div><small><p>[AD Nord – L 6368 f. 128, 133, 164v°; L 6891; AN - D XXXVIII, 1, dossier 11 ; Liste des citoyens envoyés à Paris par les assemblées primaires à la fête nationale de l’Unité et l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793, p. 190 ; J. Deschuytter, <i>La Révolution française en province. L’Esprit public et son évolution dans le Nord, de 1791 au lendemain de Thermidor an II...</i>, t.1, <i>1, Le Climat de 1791, les grandes déceptions après 1791, présence des réfractaires, le patriotisme</i>, Bourbourg, l’auteur, 1959, p.224-226]</p></small></div></div>
 
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Version du 22 novembre 2016 à 17:06

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Notice

-- LENOIR Philippe-Joseph*, est proposé le 5 frimaire par la municipalité d’Abancourt au directoire du district de Cambrai : il s’agit, assure-t-on, d’un « Citoyen que nous avons toujours vu propager les principes révolutionnaires » et qui « réunit aux talents nécessaires un patriotisme inaltérable ». Employé à Cambrai comme commissaire aux portes, il est nommé le 18 frimaire.

Prêtre assermenté élu successivement aux cures de Trois-Ville puis d’Abancourt en 1790-1791, il est envoyé à Paris pour représenter son canton à la fête nationale de l’Unité et l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793. Ayant depuis « depuis plusieurs décades, cessé toutes fonctions du culte dans cette commune » d’Abancourt, il se rend le 9 ventôse an II - 27 février 1794 devant le Directoire du district de Cambrai pour y présenter son abdication solennelle : (1) « Je n’ai pas cru que ma mission se bornerait à annoncer au peuple la doctrine du Christ. J’ai pensé que mon premier devoir était de prêcher l’amour des lois, l’attachement à la Constitution et la pratiques des vertus sociales » ; (2) « Je n’ai point été l’apôtre de la superstition et de l’intolérance. Jamais je n’ai dit : « Hors de l’Église, point de salut ! » Jamais je n’ai enseigné que du pain n’est pas du pain, et que trois ne font qu’un ; je ne l’ai jamais cru et je ne pouvais ni ne voulais enseigner que ce que je croyais [...] » ; (3) « J’avoue cependant qu’il est deux dogmes chers à mon cœur, que j’ai toujours prêchés de toutes mes forces quoique je sois bien éloigné de les regarder comme démontrés : je veux parler de l’existence de l’Être Suprême et de l’Immortalité de l’âme. Je pense que ces opinions sont un des plus fermes fondements des sociétés ; ce sont elles qui portent le commun des hommes à la vertu et qui les éloignent du crime. Si elles sont des erreurs, ce sont des erreurs utiles que les gens de bien doivent respecter et qu’ils doivent même inspirer à ceux qui ont besoin de ce motif pour le devenir. C’est sous ce point de vue que j’ai envisagé et enseigné ces deux dogmes, et je déclare ne m’en être jamais servi pour troubler le repos des simples et remplir de vaines terreurs [...] ». Et de conclure : « Je déclare donc renoncer à toutes fonctions du culte catholique. Je prends l’engagement solennel de n’en plus exercer de ma vie ni de publiques, ni de particulières, ni ici, ni ailleurs. Je vous remets, citoyens, et je voue aux flammes, mes lettres de tonsure, prêtrise, maître ès-arts, collation de bénéfice, etc… Je renonce à tous ces vains titres enfantés par l’orgueil et par la cupidité, pour ne porter désormais que celui d’homme libre que je jure de conserver et de défendre jusqu’à la mort [...] »

Arrivé à Paris, on le retrouve parmi les signataires de la pétition du 24 germinal.

Sources

[AD Nord – L 6368 f. 128, 133, 164v°; L 6891; AN - D XXXVIII, 1, dossier 11 ; Liste des citoyens envoyés à Paris par les assemblées primaires à la fête nationale de l’Unité et l’Indivisibilité de la République du 10 août 1793, p. 190 ; J. Deschuytter, La Révolution française en province. L’Esprit public et son évolution dans le Nord, de 1791 au lendemain de Thermidor an II..., t.1, 1, Le Climat de 1791, les grandes déceptions après 1791, présence des réfractaires, le patriotisme, Bourbourg, l’auteur, 1959, p.224-226]