Discussion:Teyssier Juste-Antoine

De Ecole normale de l'an III
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- TEYSSIER (ou TEISSIER)Just-Antoine* (Thueyts, 16 décembre 1760 -), homme de loi, fils d'Antoine homme de loi et de Marianne Mazade de Larive est nommé le 27 frimaire par le directoire du district de Tanargues. Il s'est marié le 11 décembre 1792 à Thueyts avec Anne-Victoire Pontanier, fille de Louis René Faure-Pontanier, homme de loi. Le 6 pluviôse an II (29 janvier 1794) il fait en mairie la déclaration de la naissance de son fils dont sa femme est accouchée la veille à onze heures et demie du soir: il le prénomme Antoine, Paulin, Auguste, Laurier-tin, ce dernier prénom étant celui du jour dans le calendrier révolutionnaire, tandis que le précédent renvoie à l'Antiquité romaine: il n'est pas interdit de voir là le signe d'un engagement dans le mouvement révolutionnaire. Le 8 nivôse an III (28 décembre 1794) il écrit, depuis Lyon, à ses collègues du directoire du district de Tanargues : "Un temps affreux me retient encore ici, citoyens collègues et amis. Le Rhône et la Saône également pris par les glaces arrêtent toute communication. Les voitures par terre ne sont plus servies, les courriers même sont en arrière. Les froids égalent ceux du grand hiver de 1788 à 1789 à deux degrés de moins, un pied de neige contre la surface de la terre depuis le 4 de ce mois, et une glace bien forte défend même de courir les rues. A ce temps malheureux joignez le manque absolu de pain, de charbon, , et du bois où se trouve réduite cette commune. Hier on a fini de distribuer le pain qui restait, aujourd'hui on a distribué quatre onces [de] riz par individu pour remplacer le pain, on compte en avoir pour dix ou onze jours et recevoir dans cet intervalle des grains que l'on a été chercher à Mâcon, Chalons, et dans la Bresse, 60 commissaires sont partis à cet effet avec beaucoup de charrettes, la Saône n'étant plus navigable; la rareté des combustibles n'est pas moins inquiétante, et la crainte de ne pouvoir faire moudre les grains que l'on attend avec impatience, le Rhône ayant déjà pris à quatre pieds des bords, rend l'avenir plus redoutable [...]La rareté des subsistances se faisant sentir partout, notre département n'étant pas approvisionné, prenez des mesures pour en procurer à nos concitoyens,ne vous lassez pas d'écrire à la Commission du commerce pour lui dépeindre notre triste situation. Vous acquerrez de nouveaux droits à la reconnaissance; je ne négligerai rien à Paris pour solliciter nos députés d'appuyer votre demande à laquelle vous me permettrez de me joindre. Je compte cependant partir sous peu de jours, accélérer mes affaires, et venir partager vos travaux. A mon arrivée, j'aurai le plaisir de vous écrire". Il est très probable que Teyssier a fini par rebrousser chemin, puisqu'une nouvelle lettre, datée du 10 pluviôse an III (29 janvier 1795) et de son village d'origine, Thueyts, s'adresse à Bastide, agent national du district de Tanargues et lui fait savoir que " la rigueur du temps" l'a mis, lui et le député Gleizal avec lequel il voyageait, "dans l'impossibilité de franchir le passage de l'Escrinet [col de l'Escrinet à 789 m d'altitude] et des combes de Frayol" [près du Teil] pour se rendre à Lyon où une place de diligence leur était réservée "pour nous rendre à Paris au poste où la patrie nous appelle. A mon retour, je me suis présenté à ma municipalité qui a pris la déclaration dont je vous envoie un extrait."Il compte alors repartir le 13 pluviôse et tout semble indiquer qu'il a alors réussi puisqu'il est signataire de la pétition du 2 germinal.



[AD Ardèche – L 865 f. 193-194; L 878; L 601 (lettre au directoire du district de Tanargues); L 896, pi. 17 (lettre à Bastide, agent national, 10 pluviôse an III); BMS Thueyts 1760-1787, vue 21 (baptême); BMS Thueyts 1788-1792, vue 66; NMD Thueyts 1793-1802, vue 22.]