Discussion:Defrance Pierre

De Ecole normale de l'an III
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DEFRANCE, "appelé à l'Ecole normale par les citoyens Lakanal et Maure" [député de l'Yonne] annonce son départ le 8 ventôse an III à l'administration. Il s'agit de DEFRANCE, Pierre (Auxerre, paroisse St-Pierre-en-Vallée, 13 mars 1755- Auxerre, 9 frimaire an XIII- décembre 1804), fils de Germain, marchand boucher et de Catherine d'Aoust. Nommé à la commission de surveillance d'Auxerre le 10 septembre 1792 par les deux commissaires envoyéspar la commune de Paris, il est l'un des membres les plus actifs ela société populaire de la ville, dont il a étésecrétaire en ventôse an II. Président de la section de la Fraternité,et "vice-président du "peuple d'Auxerrre réuni en assemblée générale de sections" au cours des années 1793-1794, il est l'un des rédacteurs des adresses enflammées envoyées à la Convention. Selon le notaire Fromantin, incarcéré en l'an II,cet "instituteur, ex-ecclésiastique, fils de boucher a apporté dans la Société [populaire]les inclinations de la profession de son père. Véhément, il embrassait et proposait les partis les plus violents, il ne respirait que le sang. Combien de victimes ont ressenti les coups que leur a portés son active barbarie qui a été récompensée par Maure [représentant en mission] de suppléantau tribunal du district d'Auxerre et par le directoire exécutif actuel de la fonction de son commissaire auprès de la municipalité d'Auxerre pour le recrutement du contingent du 6e bataillon de l'Yonne à fournir à l'armée contre les rebelles et démissionne de sa fonction le 13 du même mois:"Les efforts multipliés et toujours inutiles que j'ai donnés au recrutement tant dans l'assemblée des jeunes gens que dans la commune ne me permettent plus d'en donner de nouveaux". En messidor an II (juillet 1794), il fait partie de la délégation de la société populaire d'Auxerre qui vient réclamer tant auprès des députés de l'Yonne que dans le Comité d'instruction publique la libération de Joseph Fourier. Il obtient le 26 nivôse an III la réintégration de Fourier, que le comité d'épuration voulait exclure, dans la société populaire. Avant la Révolution, Defrance était maître de pension à Auxerre et préparait donc ses élèves à entrer au collège. Il était marié. Sa première épouse Madeleine Baron meurt le 27 juillet 1787. Il se remarie la même année avec Pierrette Routier et en a une première fille, Pierrette-Lucile le 13 juin 1788. De retour de l'Ecole normale, il est en butte à l'hostilité de l'administration départementale qui le défère le 17 fructidor an III (3 septembre 1795), avec Fourier et Paul Millon, à l'accusateur public près le tribunal criminel de l'Yonne comme prévenu "d'abus de pouvoir, actes d'oppression et faux pour être poursuivis en conformité de la loi". Le 28 vendémiaire an IV (20 octobre 1795) le Comité d'instruction publique "d'après les recommandations de quatre représentants du peuple qui attestent le civisme, la moralité et les connaissances" de Defrance et de Millon, arrête qu'ils reprendront les mêmes places qu'ils occupaient au collège". Le département, de mauvaise grâce ne s'exécute que le 26 ventôse an IV (16 mars 1796). Peu auparavant, le 14 pluviôse an III-3 février 1796, Millon écrivait à son propos à Claude Gautherot, lui-même ancien élève: "Il semble que mon sort soit d'être toujours avec lui: d'abord rivaux, puis amis, nous avons couru la même carrière d'abord au Comité, puis au Tribunal civil, à présent à la municipalité comme son secrétaire et je ne désespère pas de nous retrouver encore instituteurs ensemble. Le caractère qu'il a montré dans les derniers troubles, la persécution à laquelle il a été si cruellement en butte m'ont donné de lui une idée très avantageuse". Commissaire du Directoire exécutif auprès de la municipalité d'Auxerre, jugé "capable" en prairial an V (mai 1797, il est dénoncé ce même mois comme "ayant voulu livrer la ville au pillage" à l'époque de la "conspiration", c'est-à-dire lors des émeutes de vendémiaire an IV, et comme responsable des troubles qui ont eu lieu le 10 prairial (29 mai 1797) lors de la célébration de la fête des Victoires à Auxerre.. Il est, sous le Directoire, l'un des animateurs du "Cercle constitutionnel", forme d'association politique dénoncée par les royalistes comme l'antre des Jacobins