Debrun François-Joseph-Bénoni

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- DEBRUN François-Joseph-Benoni* (Villereau (Nord), 16 octobre 1765 – Niort (Deux-Sèvres), le 18 novembre 1841), fils de Nicolas-Joseph, gendarme, et de Françoise Detrez, est vraisemblablement nommé par l’un des districts du département de l’Aisne, peut-être celui de Vervins.

Ses études faites au séminaire de la communauté de Saint-Nicolas du Chardonnet à Paris, il est ordonné prêtre à Reims le 19 décembre 1789 et incorporé au diocèse de Laon où il dit avoir exercé pendant 13 mois comme maître de conférence de philosophie. Vicaire à La Fère puis curé constitutionnel à Poix du Nord d’août 1791 à septembre 1792 il prête tous les serments et devient en octobre 1792 vicaire épiscopal constitutionnel Claude-François-Marie Primat, évêque du Nord, à Cambrai. Parallèlement instituteur particulier de langues et de mathématiques, il a abdiqué ses fonctions sacerdotales lorsque, résidant à Soissons, il épouse le 14 juillet 1793 Marie-Rose-Louise André, originaire de La Capelle. Par une lettre du 25 vendémiaire an II – 16 octobre 1793 adressée au représentant du peuple à Cambrai, il indique que son frère cadet Joseph-Nestor, né en 1772, un temps curé constitutionnel de Locquignol (Nord), et lui-même « ont renoncé de cœur et de fait aux fonctions sacerdotales » et demande que « leurs noms soient totalement rayés de la catégorie des prêtres et inscrits dans la classe honorable des pères de famille ». Une seconde lettre des frères Debrun adressée à la Convention le 27 brumaire an II – 17 novembre 1793 ajoute que « Pour que rien ne nous rappelle notre ancien état nous remettons au district tous nos papiers, lettres, commissions et livres ecclésiastiques. Ils serviront à alimenter décadi prochain le feu destiné à anéantir les monuments de la servitude. » Bénoni occupe alors la chaire de morale et politique établie par le district de Cambrai au sein d’un établissement d’instruction publique et gratuite.

Intervenant aux leçons de mathématiques de Monge (11 pluviôse) et à celles d’art de la parole (9 ventôse et lettre du 19 pluviôse), signataire des pétitions du 2 et 24 germinal et du 17 floréal, de retour de l’école normale, il se fait maître de pension à Vervins avant d’être nommé et installé, le 4 vendémiaire an V – 25 septembre 1796, à la chaire de grammaire générale de l’École centrale de l’Aisne établie à Soissons ; il y compose un Cours de psycologie. Traité de psycographie.... Traité de grammaire... imprimé à Laon en l’an IX (1800-1801). L’école centrale supprimée, il demande par une supplique du 13 septembre 1803 au cardinal Caprara la réhabilitation de son mariage. Il est alors père de quatre enfants encore vivants (sur six issus de son mariage) et déclare « avoir été entraîné par le torrent révolutionnaire et par l’exemple d’un grand nombre de ses confrères », ajoutant que « néanmoins, toujours attaché à la religion de ses pères il n’a point habité avec son épouse sans avoir reçu la bénédiction nuptiale ». Établi à Niort où il exerce d’abord comme professeur de belles lettres dans l’école secondaire tenue par son ancien condisciple R. Robin puis comme professeur de première et de seconde de mathématiques à l’école secondaire municipale du lieu. « Élève de l’École Normale, membre de l’Athénée de Niort », il publie en 1805 à compte d’auteur un  Traité d’arithmétiques par demandes et par réponses. Père de six enfants, licencié ès sciences, il est définitivement nommé le 2 février 1811 régent de mathématiques au Collège de Niort où il décède en 1845 « ancien professeur de mathématiques spéciales et de grammaire générale ». La plainte à son encontre adressée le 11 novembre 1812 par l’évêque de Poitiers le dénonçant au Grand Maître de l’Université comme « prêtre marié » ne semble pas avoir porté.

Sources

[AN – F17/13442 (dossier de retraite) ; C 338, dossier 1597 ; D XXXVIII, 1, dossier 11; F17/9558 ; F17/1431 ; F17/1344/2 ; F17/8822 ; F19/877 ; AF/IV/1914/11/163-165 ; Almanach de l’Université, 1812, p.239 ; X. Maréchaux n° 1104 ; DBF, tome X, p. 451 ; M. Chartier « à travers les papiers Caprara. Un vicaire épiscopal de Primat : Benoni Debrun », Revue du Nord, 1936, 22 : 51-57 ; J. Peter, Histoire religieuse du département du Nord pendant la Révolution, t.1, 1930, p.378, 384 et 388 ; S. Nicolas, Un cours de psychologie durant la Révolution française de 1789. Le traité de psychologie de Benoni Debrun, Paris, L’Harmattan, 2003]