Cros Antoine

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- CROS Antoine * (Lézignan-Corbière (Aude), 16 septembre 1765 - ), est nommé le 29 brumaire par le conseil du district de Perpignan. Admis au sein de la congrégation de la doctrine chrétienne le 20 octobre 1783, il est professeur assermenté (6 février 1791) au collège de Périgueux (Dordogne) où il enseigne l’éloquence jusqu’à la fermeture de l’établissement. Il se rend alors à Lagrasse (Aude) où il prête le serment Liberté et égalité et obtient une pension de secours de 400 livres pour le premier quartier de l’an II (hiver 1793-1794) avant de prendre du service dans l’armée des Pyrénées Orientales.

Arrivé à Paris, il s’installe chez le citoyen Branchu au numéro 289 de la rue Neuve de l’Égalité.

Signataire de la pétition du 2 germinal, de retour de l’école normale, il reçoit une lettre circulaire datée du 11 germinal an IV – 31 mars 1796 l’informant qu’il est pressenti pour une place de professeur de grammaire générale à l’école centrale des Pyrénées Orientales. Lettre à laquelle il répond le 5 floréal suivant (24 avril) : « Au Citoyen Tastu, Administrateur du Département des Pyrénées Orientales, à Perpignan. Citoyen, je vous renvoie l’arrêté de l’administration départementale des Pyrénées orientales : j’aurais bien du plaisir à répondre à la confiance de l’administration et à la vôtre, mais les circonstances ne veulent point que je concoure pour la place honorable que vous avez eu la bonté de me désigner. J’attendrai des temps plus heureux ; peut-être un jour la République plus florissante fera un sort plus supportable aux fonctionnaires publics. Aujourd’hui les riches, ou du moins les hommes fortunés, sont les seuls qui, relativement aux fonctions publiques, puissent aspirer à la gloire d’être utile à leur patrie ; parce qu’ils sont les seuls qui peuvent disposer gratuitement de leurs soins et de leur travail. Moi qui suis pauvre, et qui ne vis, chaque jour, que du pain que je gagne en travaillant toute la journée, je suis forcément privé de cette portion de gloire à laquelle j’ai toujours aspiré sous le rapport de l’instruction. Je n’entre point dans des détails pour démontrer ce que j’avance ; je parle à un homme éclairé qui sent aussi bien que moi ce à quoi l’on doit s’attendre pour les mille myriagrammes de froment ; quant à la rétribution annuelle de la part des élèves, elle sera aujourd’hui insuffisante, vu que le nombre en sera trop petit, car les institutions primaires ne sont point organisées. Je vous remercie, citoyen, de toutes vos bontés ; croyez que je sens aussi bien que tout autre le devoir de la reconnaissance, et que ce sentiment si doux, si naturel à l’homme honnête et sensible est profondément gravé au fond de mon cœur. Salut et reconnaissance. »

Résidant à Lézignan, muni d’une déclaration de non-rétraction de ses serments révolutionnaires, il figure en l’an V et en l’an VII sur le tableau des pensionnés du Département de l’Aude avec une pension fixée à 160 livres en vertu de la loi du 18 août 1792. « Homme de lettres », il obtient le 13 messidor an VIII – 2 juillet 1800 de la Municipalité de Lézignan un certificat de civisme et ouvre un pensionnat. On le retrouve en 1822 père de famille, docteur es-lettres et professeur d’histoire et de littérature dramatique à l’École royale de Lézignan, puis, en 1840, comme membre correspondant de la Commission archéologique de Narbonne.

Il est l’auteur d’un Essai de grammaire générale à l’usage des jeunes élèves, Narbonne, Imp. Decampe, 1795 ; ouvrage qui porte en épigraphe une réflexion de Candillon : « Si un exemple est nécessaire pour faire connaître une pensée, ce n’est point par la pensée qu’il faut commencer mais par l’exemple. »

Sources

[AD Pyrénées Orientales – L 1196 / 1 ; L 211 ; AD Aude – 1 L 1229, Tableau supplétif, f.101-102, Tableau général, f.47-48 ; Sabarthès, Histoire du clergé de l’Aude de 1789 à 1803, Carcassonne, 1939, p. 138 ; J. Euzet, « À propos de Antoine Cros, maître de pension à Lézignan », Bulletin de la Commission archéologique de Narbonne, 1966-1967, p. 89-94]