Burger Jean-Frédéric : Différence entre versions

De Ecole normale de l'an III
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<span style="font-variant:small-caps;"> Found a typo? Just edit it.</span><div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; width:42%;float:left;margin-left:40px;"><div style="text-align:center;margin-bottom:20px;font-variant:small-caps;">'''Notice'''</div><p><b>-- BURGER Jean-Frédéric (Strasbourg, paroisse luthérienne du Temple Neuf, 21 septembre 1756- Strasbourg, 31 mars 1838), fils de Jean-Frédéric, marchand de vin et de Marguerite Joner,</b>recommandé par le représentant du peuple Louis-Joseph Richou - « il a fait une étude constante de l’économie politique qu’on appelle en Allemagne et en Angleterre la Statistique », est nommé le 26 brumaire par le district de Strasbourg. Il exerce alors les fonctions d’administrateur du Département.</p><p>Élève de Jean-Daniel Schoepfin et de Christophe-Guillaume Koch à l’université protestante de Strasbourg, il se fait homme de loi puis traducteur de l’administration départementale du Bas-Rhin au début de la Révolution. Admis en juin 1790 au sein de la Société des Amis de la Constitution de Strasbourg avant d’être nommé, le 8 juillet suivant, secrétaire du directoire du Bas-Rhin, il est élu administrateur du département le 26 août 1791. Il démissionne le 7 février 1792 de la Société des Amis de la Constitution, dont il conteste la radicalisation et rejoint la Société de l'Auditoire du Temple Neuf, composée pour plus des quatre cinquièmes de protestants. Il envoie le 8 juillet 1792 à l’Assemblée nationale une adresse demandant la poursuite des auteurs de la journée du 20 juin et se fait élire le 12 novembre suivant vice-président du Directoire départemental à Wissembourg. Il siège au Directoire jusqu'au 3 octobre 1793, date à laquelle il est destitué par les représentants en mission Guyardin et Milhaud comme "signataire de l'adresse royaliste du 9 août 1792, qui a refusé celle d'adhésion à la révolution du 31 mai et celle rédigée contre Dietrich et a quitté la société populaire dans les moments les plus critiques". Porté sur une liste de suspects  , il est arrêté le 7 prairial an II – 26 mai 1794 dans sa propriété près de La Wantzenau comme ci-devant greffier d’Erstein « feuillant » et « aristocrate » auquel le certificat de civisme avait été refusé. Détenu à l’hôtel de Darmstadt puis transféré à la prison du Séminaire, il adresse deux lettres au comité de Sûreté générale de la Convention nationale. Dans la première, en date du 26 prairial (14 juin 1794), il écrit: "Les arrestations arbitraires continuent avec un acharnement incompréhensible: elles frappent les meilleurs citoyens; environ dix huit cents individus de l'un et l'autre sexe, c'est-à-dire la cinquième partie des pères et mères de famille gémissent dans les prisons et les maisons d'arrêt. Une horreur générale couvre la cité, une taciturnité morne règne dans les rues, semblable à une ville que l'ennemi a ravagé. Personne n'ose lever la tête, de crainte d'attirer les regards d'un délateur et d'encourir le malheur de ses frères. Les droits de l'homme et du citoyen sont foulés aux pieds, les magistrats du peuple qui ont osé lutter contre l'esprit de faction, ont été suspendus, éloignés de leurs foyers, ou incarcérés et remplacés, en grande partie par des hommes dont l'immoralité, l'ineptie et la scélératesse ont été reconnues immédiatement après leur installation". il est libéré après le 9 thermidor.</p><p>Arrivé à Paris, il adresse le 10 pluviôse une lettre dans laquelle il signale que les districts de Benfeld, Wissembourg et Haguenau n’ont pas envoyé assez d’élèves. De retour de l’école normale, il reprend ses fonctions à l’administration du Bas-Rhin puis devient juge au tribunal civil de Strasbourg avant d’entrer le 29 messidor an VII –17 juillet 1799 au sein de l’administration centrale du département comme chef du bureau d’administration générale et de celui de la guerre. Lors de la création des Préfectures en 1800, il est nommé conseiller de celle du Bas-Rhin.</p></div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; vertical-align:top;margin-right:20px;float:left;width:42%"><div style="font-variant:small-caps;text-align:center;margin-bottom:20px;">'''Sources'''</div><small><p>[AD Bas-Rhin – VI L 21 ; AN - F<sup>17</sup> 9557, lettre du 13 pluviôse an III ; D XXXVIII 1 ; E. Barth, <i>Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs</i>, Mulhouse, 1877 et 1883, p. 23-24 ; E. Sitzmann, <i>Dictionnaire de biographie des hommes célèbres d’Alsace</i>, tome 1, Paris, 1973, p. 263]</p></small></div></div>
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<span style="font-variant:small-caps;"> Found a typo? Just edit it.</span><div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; width:42%;float:left;margin-left:40px;"><div style="text-align:center;margin-bottom:20px;font-variant:small-caps;">'''Notice'''</div><p><b>-- BURGER Jean-Frédéric</b> (Strasbourg, paroisse luthérienne du Temple Neuf, 21 septembre 1756- Strasbourg, 31 mars 1838), fils de Jean-Frédéric, marchand de vin et de Marguerite Joner,recommandé par le représentant du peuple Louis-Joseph Richou - « il a fait une étude constante de l’économie politique qu’on appelle en Allemagne et en Angleterre la Statistique », est nommé le 26 brumaire par le district de Strasbourg. Il exerce alors les fonctions d’administrateur du Département.</p><p>Élève de Jean-Daniel Schoepfin et de Christophe-Guillaume Koch à l’université protestante de Strasbourg, il se fait homme de loi puis traducteur de l’administration départementale du Bas-Rhin au début de la Révolution. Admis en juin 1790 au sein de la Société des Amis de la Constitution de Strasbourg avant d’être nommé, le 8 juillet suivant, secrétaire du directoire du Bas-Rhin, il est élu administrateur du département le 26 août 1791. Il démissionne le 7 février 1792 de la Société des Amis de la Constitution, dont il conteste la radicalisation et rejoint la Société de l'Auditoire du Temple Neuf, composée pour plus des quatre cinquièmes de protestants. Il envoie le 8 juillet 1792 à l’Assemblée nationale une adresse demandant la poursuite des auteurs de la journée du 20 juin et se fait élire le 12 novembre suivant vice-président du Directoire départemental à Wissembourg. Il siège au Directoire jusqu'au 3 octobre 1793, date à laquelle il est destitué par les représentants en mission Guyardin et Milhaud comme "signataire de l'adresse royaliste du 9 août 1792, qui a refusé celle d'adhésion à la révolution du 31 mai et celle rédigée contre Dietrich et a quitté la société populaire dans les moments les plus critiques". Porté sur une liste de suspects  , il est arrêté le 7 prairial an II – 26 mai 1794 dans sa propriété près de La Wantzenau comme ci-devant greffier d’Erstein « feuillant » et « aristocrate » auquel le certificat de civisme avait été refusé. Détenu à l’hôtel de Darmstadt puis transféré à la prison du Séminaire, il adresse deux lettres au comité de Sûreté générale de la Convention nationale. Dans la première, en date du 26 prairial (14 juin 1794), il écrit: "Les arrestations arbitraires continuent avec un acharnement incompréhensible: elles frappent les meilleurs citoyens; environ dix huit cents individus de l'un et l'autre sexe, c'est-à-dire la cinquième partie des pères et mères de famille gémissent dans les prisons et les maisons d'arrêt. Une horreur générale couvre la cité, une taciturnité morne règne dans les rues, semblable à une ville que l'ennemi a ravagé. Personne n'ose lever la tête, de crainte d'attirer les regards d'un délateur et d'encourir le malheur de ses frères. Les droits de l'homme et du citoyen sont foulés aux pieds, les magistrats du peuple qui ont osé lutter contre l'esprit de faction, ont été suspendus, éloignés de leurs foyers, ou incarcérés et remplacés, en grande partie par des hommes dont l'immoralité, l'ineptie et la scélératesse ont été reconnues immédiatement après leur installation". il est libéré après le 9 thermidor.</p><p>Arrivé à Paris, il adresse le 10 pluviôse une lettre dans laquelle il signale que les districts de Benfeld, Wissembourg et Haguenau n’ont pas envoyé assez d’élèves. De retour de l’école normale, il reprend ses fonctions à l’administration du Bas-Rhin puis devient juge au tribunal civil de Strasbourg avant d’entrer le 29 messidor an VII –17 juillet 1799 au sein de l’administration centrale du département comme chef du bureau d’administration générale et de celui de la guerre. Lors de la création des Préfectures en 1800, il est nommé conseiller de celle du Bas-Rhin.</p></div><div style="padding: 0 1.5em; text-align: justify; vertical-align:top;margin-right:20px;float:left;width:42%"><div style="font-variant:small-caps;text-align:center;margin-bottom:20px;">'''Sources'''</div><small><p>[AD Bas-Rhin – VI L 21 ; registre de baptêmes de la paroisse luthérienne du Temple neuf de Strasbourg, année 1756, n° 124, vue 120 ; AN - F<sup>17</sup> 9557, lettre du 13 pluviôse an III ; D XXXVIII 1 ; ''Recueil de pièces authentiques servant à l'histoire de la Révolution à Strasbourg ou les Actes des représentans du peuple en mission dans le Département du Bas-Rhin sous le règne de la tyrannie des Comités et Commissions révolutionnaires, de la Propagande et de la Société des Jacobins à Strasbourg'', Strasbourg, Dannbach et Ulrich, s.d.[1795], p. III-XI ;  E. Barth, <i>Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs</i>, Mulhouse, 1877 et 1883, p. 23-24 ; E. Sitzmann, <i>Dictionnaire de biographie des hommes célèbres d’Alsace</i>, tome 1, Paris, 1973, p. 263 ; Michel Eude, "Le suicide héroïque d'un Montagnard en prairial an III Jean-Philippe Rühl (1737-1795)", in ''Gilbert Romme et son temps. Actes du colloque tenu à Riom et Clermont les 10 et 11 juin 1965'', Paris, Presses Universitaires de France, 1966, p. 186; Daniel Schönpflug, ''Der Weg in die Terreur Radikalisierung und Konflikte im Strassburger Jakobinerclub (1790-1795)'', Munich,Oldenbourg, 2002, p. 12 et 269] </p></small></div></div>
 
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Notice

-- BURGER Jean-Frédéric (Strasbourg, paroisse luthérienne du Temple Neuf, 21 septembre 1756- Strasbourg, 31 mars 1838), fils de Jean-Frédéric, marchand de vin et de Marguerite Joner,recommandé par le représentant du peuple Louis-Joseph Richou - « il a fait une étude constante de l’économie politique qu’on appelle en Allemagne et en Angleterre la Statistique », est nommé le 26 brumaire par le district de Strasbourg. Il exerce alors les fonctions d’administrateur du Département.

Élève de Jean-Daniel Schoepfin et de Christophe-Guillaume Koch à l’université protestante de Strasbourg, il se fait homme de loi puis traducteur de l’administration départementale du Bas-Rhin au début de la Révolution. Admis en juin 1790 au sein de la Société des Amis de la Constitution de Strasbourg avant d’être nommé, le 8 juillet suivant, secrétaire du directoire du Bas-Rhin, il est élu administrateur du département le 26 août 1791. Il démissionne le 7 février 1792 de la Société des Amis de la Constitution, dont il conteste la radicalisation et rejoint la Société de l'Auditoire du Temple Neuf, composée pour plus des quatre cinquièmes de protestants. Il envoie le 8 juillet 1792 à l’Assemblée nationale une adresse demandant la poursuite des auteurs de la journée du 20 juin et se fait élire le 12 novembre suivant vice-président du Directoire départemental à Wissembourg. Il siège au Directoire jusqu'au 3 octobre 1793, date à laquelle il est destitué par les représentants en mission Guyardin et Milhaud comme "signataire de l'adresse royaliste du 9 août 1792, qui a refusé celle d'adhésion à la révolution du 31 mai et celle rédigée contre Dietrich et a quitté la société populaire dans les moments les plus critiques". Porté sur une liste de suspects , il est arrêté le 7 prairial an II – 26 mai 1794 dans sa propriété près de La Wantzenau comme ci-devant greffier d’Erstein « feuillant » et « aristocrate » auquel le certificat de civisme avait été refusé. Détenu à l’hôtel de Darmstadt puis transféré à la prison du Séminaire, il adresse deux lettres au comité de Sûreté générale de la Convention nationale. Dans la première, en date du 26 prairial (14 juin 1794), il écrit: "Les arrestations arbitraires continuent avec un acharnement incompréhensible: elles frappent les meilleurs citoyens; environ dix huit cents individus de l'un et l'autre sexe, c'est-à-dire la cinquième partie des pères et mères de famille gémissent dans les prisons et les maisons d'arrêt. Une horreur générale couvre la cité, une taciturnité morne règne dans les rues, semblable à une ville que l'ennemi a ravagé. Personne n'ose lever la tête, de crainte d'attirer les regards d'un délateur et d'encourir le malheur de ses frères. Les droits de l'homme et du citoyen sont foulés aux pieds, les magistrats du peuple qui ont osé lutter contre l'esprit de faction, ont été suspendus, éloignés de leurs foyers, ou incarcérés et remplacés, en grande partie par des hommes dont l'immoralité, l'ineptie et la scélératesse ont été reconnues immédiatement après leur installation". il est libéré après le 9 thermidor.

Arrivé à Paris, il adresse le 10 pluviôse une lettre dans laquelle il signale que les districts de Benfeld, Wissembourg et Haguenau n’ont pas envoyé assez d’élèves. De retour de l’école normale, il reprend ses fonctions à l’administration du Bas-Rhin puis devient juge au tribunal civil de Strasbourg avant d’entrer le 29 messidor an VII –17 juillet 1799 au sein de l’administration centrale du département comme chef du bureau d’administration générale et de celui de la guerre. Lors de la création des Préfectures en 1800, il est nommé conseiller de celle du Bas-Rhin.

Sources

[AD Bas-Rhin – VI L 21 ; registre de baptêmes de la paroisse luthérienne du Temple neuf de Strasbourg, année 1756, n° 124, vue 120 ; AN - F17 9557, lettre du 13 pluviôse an III ; D XXXVIII 1 ; Recueil de pièces authentiques servant à l'histoire de la Révolution à Strasbourg ou les Actes des représentans du peuple en mission dans le Département du Bas-Rhin sous le règne de la tyrannie des Comités et Commissions révolutionnaires, de la Propagande et de la Société des Jacobins à Strasbourg, Strasbourg, Dannbach et Ulrich, s.d.[1795], p. III-XI ; E. Barth, Notes biographiques sur les hommes de la Révolution à Strasbourg et les environs, Mulhouse, 1877 et 1883, p. 23-24 ; E. Sitzmann, Dictionnaire de biographie des hommes célèbres d’Alsace, tome 1, Paris, 1973, p. 263 ; Michel Eude, "Le suicide héroïque d'un Montagnard en prairial an III Jean-Philippe Rühl (1737-1795)", in Gilbert Romme et son temps. Actes du colloque tenu à Riom et Clermont les 10 et 11 juin 1965, Paris, Presses Universitaires de France, 1966, p. 186; Daniel Schönpflug, Der Weg in die Terreur Radikalisierung und Konflikte im Strassburger Jakobinerclub (1790-1795), Munich,Oldenbourg, 2002, p. 12 et 269]