Boyer Michel : Différence entre versions

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- BOYER Michel (Tours (Indre-et-Loire), 5 février 1767 – Le Mans, 16 septembre 1858), fils de François et de Charlotte Chantereau, est nommé par le district du Mans à la suite de l’annulation de nominations antérieures par le représentant du peuple Génissieu qui, le 4 frimaire, a déclaré préférer des pères de famille à des ex-prêtres et célibataires. Marié le 4 frimaire an II à Vérité-Victoire Bion, fille d’un chirurgien du Mans, il est alors professeur au collège national du Mans.

Élève au collège de Tours en 1778, organiste en 1784 à l’église collégiale Saint-Pierre La Cour au Mans où il est élève de rhétorique, il songe sans doute à entrer dans la congrégation de l’Oratoire puisqu’il suit les classes de théologie et obtient en 1788 un accessit au concours fondé par l’évêque quatre années plus tôt, lors des thèses publiques soutenues sur le Traité de l’Écriture sainte, il est alors laïc lorsqu’il accède en 1791 à la place de professeur de troisième et de seconde de rhétorique laissée vacante par un oratorien ayant refusé de prêter serment. Il devient l’un des membres les plus actifs de la Société populaire du Mans où il joue un rôle politique déterminant en l’an II, en même temps qu’il est officier municipal. Ayant pris le prénom révolutionnaire de Regulus, il est l’un des organisateurs de la Fête de la Raison à l’ex-cathédrale le 1er frimaire (21 novembre 1793) et en adresse le récit à la Convention, récit lu à la séance du 8 frimaire : « La ci-devant cathédrale était purgée de tous les attributs de la superstition et décorée de ceux du patriotisme : l’autel était métamorphosé en une montagne sur laquelle étaient élevées les trois déesses de la Liberté, de la Justice et de la Vérité représentées dans la personne de trois jeunes filles vertueuses et patriotes ». La fête s’acheva par le feu purificateur qui dévore « un monceau de chapes, de petits bons dieux, de missels et d’autres instruments magiques de cette espèce ». Rédacteur au Courrier patriotique de la Sarthe, il est aussi le quatrième signataire d’une Adresse que les « sans-culottes » du Mans envoient à la Convention, au Comité de Salut public et à « toutes les Sociétés populaires » pour prendre la défense de Philippeaux, député de la Sarthe et représentant en mission, qui avait dénoncé à l’Assemblée les agissements des généraux républicains dans les départements de l’Ouest. Avec neuf autres membres de la Société populaire, il est arrêté le 7 germinal (27 mars 1794) sous l’accusation d’hébertisme – Hébert ayant repris les mêmes accusations, contre Philippeaux – par Garnier de Saintes, représentant en mission venu au Mans sur les indications de Levasseur qui lui a dénoncé ces « hommes profondément pervers [...] qui ont séduit beaucoup de monde » et manifesté « leur ambition, leur mauvaise foi, leur tyrannie ». Transféré à Paris, les accusés sont acquittés par le Tribunal révolutionnaire le 11 floréal an II (30 avril 1794) mais libéré seulement le 22 thermidor suivant (9 août) par arrêté du Comité de Salut public.

L’école normale fermée, il rentre au Mans où il est à nouveau arrêté le 30 prairial an III comme « agent subalterne » du terrorisme, « instituteur provocateur, partisan des mesures acerbes, profond hypocrite et flagorneur du peuple ». Il bénéficie, comme les autres accusés, d’un verdict de non-lieu le 16 vendémiaire an IV (8 octobre 1795) Il revient à Paris où il se fait maître de pension et instituteur particulier jusque l’an X (1801-1802). De retour au Mans en 1804, licencié le 10 juin 1810, père d’un enfant, il y enseigne de 1811 à 1836 comme professeur au collège. Parallèlement à son activité de professeur, il consacre son temps à l’orgue, instrument sur lequel il écrit de nombreuses dissertations. Sa dernière œuvre est une traduction en vers des psaumes (2 vol. 1850 et 1854) dédiée à la Conférence de Saint-Vincent-de-Paul du Mans. Il a en outre publié de 1793 à 1842 une vingtaine d’opuscules, depuis une « Pastorale sur la victoire remportée auprès de Nantes par les Armées de la République » (1793) en passant par « Avantages de la Médiocrité » (1824) ou « Apologie de la Fortune » (1837). On connaît aussi de lui deux écrits relatifs à l’éducation. Il décède en 1858.

Sources

[AD Sarthe – L 152 ; 5 Mi 191, r. 108-110, p.485-86 ; AN – F17/1425 ; Pesche, Biographie, 1828 ; Desportes, Bibliographie, 1844 ; notice nécrologique in Revue de l’Anjou et du Maine, 4, 1859, p.50 ; Dom P. Piolin, « La conspiration des bazimistes et René Levasseur », Revue du Monde Catholique, 20, 1867, p.79-114 ; P. Moulard, « Documents inédits sur le collège de l’Oratoire du Mans, 1784-1788 », Revue de l’Anjou et du Maine, 32, 1892, p.350 ; H. Wallon, Histoire du tribunal révolutionnaire, t.3, Paris, 1881, p.365 ; F.X. Aulard (ed.), Recueil des Actes du Comité de Salut public, t.15, Paris, 1903, p.786-787 ; Archives parlementaires, 1re série, t. 80, Paris, 1912, p.323, séance du 8 frimaire an II ; C. Peyrard, Les Jacobins de l’Ouest. Sociabilité révolutionnaire et formes de politisation dans le Maine et la Basse-Normandie, Paris, 1996, p.197-98, 203-04 et 259-60]