Benaben Jean-Claude-Gautier-Louis

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- BENABEN Jean-Claude-Gautier-Louis* (Toulouse (Haute Garonne), 26 septembre 1746 - Angers, 9 novembre 1824), est nommé par le district d’Angers le 13 frimaire. Il est alors l’auteur d’un mémoire justificatif imprimé à Angers en l’an III relatif à son activité au service de l’armée de l’Ouest, notamment comme commissaire civil du département de Maine-et-Loire, nommé de décembre 1793 à février 1794 près les armées républicaines.

Reçu membre de la congrégation de l’Oratoire le 1er juillet 1774, il est envoyé en septembre 1777 de Montbrison à Effiat pour enseigner la rhétorique. Assermenté, affilié à Angers dès le début de la Révolution à la Société populaire de l’Est qu’il quitte pour celle de l’Ouest, il est en novembre 1792 professeur de mathématiques à la ci-devant maison de l’Oratoire à Angers, chargé de l’administration de ce collège par arrêté du Conseil général de la Commune : « Il avait passé vingt ans environ dans la congrégation de l’Oratoire, où il a professé d’abord les Belles Lettres et ensuite les mathématiques. Cette congrégation ayant été supprimée en 1792, le citoyen Benaben fut continué dans son emploi avec le titre de principal de collège par la municipalité d’Angers, le district et le département réunis jusqu’à la fin de l’année suivante, époque à laquelle tous les établissements publics furent détruits. Il est bien d’observer que le citoyen Benaben quoique et aussi longtemps membre d’un corps ecclésiastique n’est ni prêtre ni tonsuré et qu’il a conservé jusqu’à ce jour sa liberté [22 prairial an VIII - 11 juin 1800] ».

Signataire de la pétition collective du 2 germinal, il écrit le 15 prairial suivant (3 juin 1795) aux administrateurs du district d’Angers : « Citoyens, Un décret de la Convention nationale réintègre dans leurs fonctions ceux des élèves des Écoles normales qui avoient été employés dans l’instruction publique. Je me propose en conséquence de me rendre incessamment à Angers pour reprendre ma place de professeur de mathématiques, du moins jusqu’à l’organisation des Écoles centrales. Si, avant mon arrivée, qui ne peut être éloignée de plus de quinze jours, le jury d’instruction procédait à l’organisation de ces dernières écoles, je vous supplie de vouloir bien le prévenir, pour que mon absence ne soit pas pour moi un titre d’exclusion. Éloigné de ma famille depuis 28 ans, j’ai cru pouvoir, sans nuire à mes devoirs, profiter de ce peu de temps pour arranger avec mon frère aîné qui est actuellement à Paris, des affaires de famille qui, dans toute autre circonstance seraient peut-être interminables. Réduit par la nation, après vingt ans de travaux, à une modique pension de cinq cents francs qui, par les malheurs des temps, n’en vaut pas plus de 24 ; privé pendant près d’un an d’un emploi honnête que j’avais rempli avec quelque succès et qui aurait pu me faire vivre, et n’en ayant pas voulu exercer d’autres dans le gouvernement affreux dont la Révolution du 9 Thermidor nous a heureusement délivrés ; ayant enfin dépensé à Paris, où j’ai presque toujours été malade, le peu d’épargne qu’une vie sobre et retirée m’avait mis à même de faire, j’ai pensé que vous ne trouveriez pas mauvais que j’employasse quelques jours pour recueillir les débris de ma fortune. Salut et fraternité. » De retour de Paris, il est nommé le 4 ventôse an IV - 23 février 1795 à la chaire de mathématiques de l’École centrale de Maine-et-Loire établie à Angers. Aucune suite n’étant donnée à la proposition faite le 24 fructidor an VII - 10 septembre 1799 par les administrateurs du Tarn pour le présenter comme candidat à la chaire vacante de législation de l’École centrale de Toulouse, il poursuit son enseignement de mathématiques à Angers jusqu’à la fermeture de l’École centrale et obtient le 12 frimaire an 14 - 3 décembre 1805 la chaire des première et seconde classes de mathématiques au lycée d’Angers. Reconduit dans les mêmes fonctions en mars 1806, il accède le 14 novembre 1809 à la chaire de mathématiques transcendantes d’où il prépare de nombreux élèves aux concours de l’École polytechnique. « Laïque, célibataire », son arrêté de pension de retraite est daté du 28 janvier 1815.

Sources

[AD Maine-et-Loire – 1 L 913 ; AN – C 338, dossier 1597 ; F17/ 1343; F17/1425 ; F17/20132 (dossier de retraite) ; AD Haute-Garonne – L 1006 pi. 12 ; Almanach de l’Université, 1812, p.69 ; B. Bois, La vie scolaire en Anjou pendant la Révolution, Paris, 1929, p. 269 n.4, 351-352 ; C. Port, 1874, t.1, notice ; A. Launay, Correspondance et papiers de Benaben, Paris, 1886]