Bedel Jean-Joseph

De Ecole normale de l'an III
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Notice

-- BEDEL Jean-Joseph* (Rambervillers, 23 mars 1767 – Labroque (Bas-Rhin), 6 octobre 1832), fils de Nicolas, bourgeois du lieu, et de Marie-Anne Micard, est nommé le 13 frimaire par le district de Rambervillers en remplacement de Joseph Tardu, démissionnaire. Son beau-père, Charles Drouard, de Mervillé, receveur des sels à Détord, est chargé le jour même de faire savoir au plus tôt à l’administration du district si son gendre accepte la nomination et « si la place qu’il occupe actuellement n’est point un obstacle à son départ, pour que dans le cas qu’il ne pourrait par quelque raison que ce soit se rendre à son poste pour la fin du mois courant, l’administration nommerait le sujet auquel Bedel a été préféré ». Bedel est alors, depuis octobre 1791, professeur de mathématiques et de physique au collège d’Épinal ; il accepte de se rendre à Paris suivre les cours de l’école normale.

Entré le 1er décembre 1788 comme professeur de mathématiques au collège de Tulle (Corrèze) tenu par les Théatins, il se souvient avoir appartenu à cette congrégation enseignante jusque sa suppression en 1790 « sans y être lié néanmoins par aucun vœu religieux ». Il figure effectivement en mars 1790 sur les liste de la congrégation au double titre de « postulant théatin » et de professeur. Il indique par ailleurs avoir enseigné au collège de Tulle jusqu’en avril de l’année suivante et un certificat du P. Lanneau, son supérieur hiérarchique, ci-devant préfet du collège de Tulle, souligne que « à ses leçons classiques, le Cen Bedel a constamment joint celles d’une exactitude exemplaire et d’une moralité sévère ». Orphelin, il épouse le 6 septembre 1791 à Destord Jeanne-Joséphine Pothier (1765-1842), fille de feu Jean-Denis et d’Henriette Bille, elle-même mariée en secondes noces à Charles Drouard de Mervillé, receveur des sels pour la vente étrangère à l’entrepôt de Destord et se fait nommer professeur de mathématiques et de physique au collège d’Épinal le 1er octobre suivant. Il se serait engagé l’année suivante comme volontaire à la compagnie d’artillerie départementale où il aurait servi comme capitaine en second tout en conservant son enseignement au collège d’Épinal.

Signataire des pétitions collectives du 2 germinal et du 17 floréal, muni d’un passeport en date du 23 floréal, il retourne à Rambervillers porteur d’un extrait imprimé de la délibération du Comité d’instruction publique du 19 floréal indiquant que « Le Comité sur la demande des élèves de l’École Normale arrête que ceux de ces élèves qui avant d’être envoyés à cette école occupaient des places d’instruction publique seraient réintégrés dans leurs fonctions ». Candidat en nivôse an IV (janvier 1796) à la chaire de physique auprès du Jury d’instruction publique d’Épinal chargé de choisir les professeurs pour l’organisation de l’École centrale, il reçoit le 13 pluviôse suivant – 2 février 1796 une lettre de François de Neufchâteau, alors commissaire au Directoire exécutif près l’administration centrale des Vosges, accompagnant son acte de nomination comme professeur de mathématiques : « [...] Il convient que vous ayez le temps de vous préparer plus spécialement à être dans cette carrière. Elle n’est point nouvelle pour vous et tout annonce que vous y aurez des succès, dont j’aime à vous féliciter d’avance. Je désire bien vivement que vous réussissiez à répandre parmi notre jeunesse un peu d’émulation et de persévérance pour ce genre d’études, si propres à former des esprits justes si nécessaires dans presque tous les états de la vie, et si digne, enfin, d’être universellement substituées aux fadaises et aux inutilités, aux erreurs et sottises prétendument scientifiques dont on surchargeait autrefois ce qu’on appelait autrefois très mal à propos l’éducation publique. C’était à proprement parler l’art de détraquer des cervelles humaines. Voici le temps de revenir au vrai. Nulle partie de l’enseignement n’y est plus favorable que celui des mathématiques, et personne n’a été jugé plus apte que vous à répandre un germe si précieux sur le sol des Vosges. Espérons qu’il y fructifiera et que tous les citoyens sentiront l’avantage d’initier leurs enfants à une science qui, avec la morale, est à [peu près ?], presque toute science de l’homme ; car tout se réduit dans la vie à réfléchir et à compter. Salut et fraternité. » Bedel enseigne à l’École centrale jusqu’à la fermeture de l’établissement, en retire le 22 fructidor an X – 13 septembre 1801 un certificat du Jury d’instruction publique des Vosges attestant de la qualité de son enseignement mathématique en « arithmétique, géométrie, trigonométrie rectiligne, algèbre jusqu’à la résolution des équations des quatre premiers degrés, application de l’algèbre à la géométrie, sections coniques, hydrostatique ». Sans emploi, il est nommé à la direction de l’école secondaire d’Issoire avant d’obtenir le 29 brumaire an XII – 21 novembre 1803 une place de professeur de cinquième et de sixième au lycée puis collège royal de Strasbourg (Bas-Rhin) où il fera carrière en enseignant sans discontinuer les mathématiques aux troisième et quatrième classes (février 1805), aux première, seconde et troisième de mars 1809 à 1829. Censeur provisoire au Lycée, il cumule à partir de juillet 1809, date d’organisation de la faculté des sciences, la chaire de mathématique pures à la dite faculté et celle de mathématiques spéciales ou transcendantes au collège royal. Marié, père de cinq enfants, professeur émérite, il demande le 8 novembre 1829 la liquidation de sa pension de retraite calculée à la somme maximale de 3000 francs pour 39 années et six mois de services reconnus au sein de l’instruction publique. Il décède en 1832. Sa veuve, avec l’appui de son fils Charles, docteur en médecine, se manifeste alors auprès de l’administration pour faire valoir ses droits, soit une pension de 1000 francs.

Sources

[AD Vosges – L 729 vol. 8 f. 94r° ; 4 T 4 ; 4E/132/1 ; EDPT 374/GG11 ; AN – C 338, dossier 1597 ; F17/9558 ; F17/1343 (B) ; F17/1344/5 ; F17/1432 ; F17*/2182 n° 268 ; F17*/2183 n°576 ; F17/ 20124/A (dossier de retraite) ; D XIX 12 dossier 173 ; Almanach de l’Université, 1812, p.260-261 ; B. Georgin, « L’enseignement secondaire à Épinal à l’époque révolutionnaire », La Révolution dans les Vosges, t. 18, 1929-1930, p. 64 et 72-75]